Abdou Semmar, rédacteur en chef d’Algérie Focus, livre son sentiment au Courrier International sur l’Islam en France et la difficulté de cette dernière d’assumer son cosmopolitanisme pour être mieux « armée face à l’extremiste salafiste ».
Que pensez-vous des propos de Manuel Valls sur la “guerre de civilisation” ?
« Je ne suis pas étonné qu’un Premier ministre français, quelle que soit son appartenance politique, tienne ce genre de discours. La France n’est pas armée intellectuellement pour lutter contre l’extrémisme salafiste. Celui-ci prospère dans des territoires sociaux qui échappent au contrôle de l’Etat. La France est coupée en deux. Un mur la sépare. Il y a la France que connaît Manuel Valls et les banlieues pauvres.
Dans ces dernières, le mythe de l’intégration a échoué et un islam communautariste, celui des caves et des cages d’escalier, s’est développé. Les jeunes se disent musulmans pour embêter le blanc qui les rejette. Ils vivent la religion musulmane comme un moyen de résistance. C’est sur ce terrain là que les salafistes agissent. En l’absence de solution politique, Manuel Valls est finalement obligé d’adopter un discours de droite pour ne pas laisser la place au Front national. »
Ressentez-vous un sentiment anti-islam en France ?
« L’Islam y est perçu comme un ennemi. On ne le regarde pas comme un élément avec lequel vivre en harmonie. La laïcité y est érigée en dogme. Et cette dérive de la laïcité entraîne un gros malaise. Elle pousse les jeunes qui se sentent discriminés à se radicaliser. On regarde par exemple le voile comme une régression de la condition féminine. On refuse de voir les musulmans comme une composante à part entière de la société française. Or on estime à cinq millions le nombre de musulmans en France, soit environ 8 % de la population.
A titre d’exemple, il n’y a pas en France, contrairement à l’Allemagne, de jour férié pour les musulmans. Le jour de l’Aïd, le musulman français est obligé de tricher alors qu’il paie ses impôts comme tout le monde. A mon sens, il faut avant tout que la France accepte son cosmopolitisme. On a Versailles, les beaux quartiers et Barbès de l’autre. Il y a plus de moyens de transports pour aller d’Alger à sa banlieue que pour aller de Marseille aux quartiers nord. Une fois assumé, ce cosmopolitisme doit devenir un outil politique. Et enfin, il faut arrêter le développement de l’islam folklorique, cet islam communautariste des banlieues. »
1 commentaire
L islam n est jamais en gueurre avec personnes si il la veulent faut êtres pré vu l arme françaises qui derape dans les viols et pédophilie ils risquent de bien perdre la guerre 🙂 la c est je t aime mon non plus