Interrogé ce week-end par la presse locale le ministre des affaires religieuses en Algérie, M. Mohamed Aïssa a exposé la façon dont oeuvre le pays pour ne pas laisser partir ses citoyens sur le chemin de Daech. Après le travail des imams, des écoles coraniques et du gouvernement, la prochaine étape est le travail sur les réseaux sociaux, première source de recrutement de combattants.
Coordonner les efforts
Lors de son interview, M. Aïssa a balayé l’ensemble des actions menées par le gouvernement afin que Daech n’arrive pas à recruter d’Algériens. Il a notamment souligné le travail mené dans les mosquées et les écoles coraniques, qui sont les piliers de la diffusion de l’islam auprès de la population :
Nous n’obligeons aucun imam à lire un prêche préalablement mais ils sont tenus de faire un prêche authentique loin du sectarisme et au service de la société. Je crois que nous avons un contrôle total sur les mosquées et les écoles coraniques.
Il a également évoqué les prédicateurs qui s’expriment sur les chaînes de télévision privées :
On n’achète jamais un médicament chez un marchand de légumes mais en pharmacie. Quand on l’achète ailleurs, on prend le risque d’une intoxication voire pire. Pareil pour la religion. On doit s’informer auprès de personnes formées. Ces gens n’ont fréquenté ni une université de sciences islamiques, ni un centre de formation d’imams, ni des savants de référence en mesure de les former pour qu’ils soient des mouftis et des prédicateurs.
Enfin, il s’est exprimé sur la façon dont l’Algérie veut agir sur les réseaux sociaux :
Nous allons bientôt finaliser le texte de l’Observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux pour le soumettre à l’approbation du gouvernement. Cet organisme sera composé de cadres des ministères de la Culture, de la Communication, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle, des Affaires religieuses, de l’Intérieur avec tous les départements de sécurité, la Défense nationale et même les « mass media ».
A travers son interview, les points-clés évoqués par M. Aïssa sont avant tout l’affirmation que l’Algérie contrôle ses mosquées et ses écoles coraniques et veut surveiller les réseaux sociaux via la création d’un Observatoire national. Il a fortement insisté également sur les notions de formations et le fait de s’adresser à des gens compétents pour les questions relatives à la religion.