Dans le quartier de l’Ariane, à l’Est de Nice, l’Association Avicenne à l’origine de ce projet espère l’ouverture d’un collège musulman dès septembre prochain, alors que l’Education nationale instruit en ce moment même le dossier.
Renouvellement du projet après l’échec de 2010
Cela fait quelques mois que le chantier est ouvert, c’est au rez-de-chaussée d’un immeuble aux numéros 28 et 30, rue du général Saramito à l’Ariane que les membres de la communauté musulmane de la ville de Nice attendent impatiemment l’ouverture du collège qui leur est destiné.
Ce projet est porté par l’association Avicenne, présidée par Otmane Aïssoui aussi responsable de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM). Après l’échec en 2010, au sein du quartier de La Trinité dans la même ville, d’un établissement fermé avant même qu’il puisse ouvrir ses portes, ce dernier parle de « transparence », d’ « islam du juste milieu » et d’ « esprit d’équité ».
« Après la déception de La Trinité, les parents ne comprenaient pas pourquoi les autres confessions avaient des établissements privés et pas les musulmans… Pour nous, il s’agit d’une question d’équité », explique l’imam.
Une demande certaine
Il précise : « Ici, l’enseignement sera conforme à celui de tous les collèges de France. Pour passer sous contrat avec l’Etat dans 5 ans, nous serons strictement contrôlés par l’Education nationale et c’est bien. Le cursus comprendra, une heure et demi par semaine, un cours de civilisation et d’éthique musulmane ainsi qu’un cours d’arabe que je superviserai. Les jeunes filles ne seront bien évidemment pas obligées de porter le voile mais celles qui souhaiteront le pourront ».
Le collège Avicenne envisage d’ouvrir tout d’abord une classe mixte de 6e d’une vingtaine d’élèves. Pour ensuite, mettre en place une classe supplémentaire chaque année afin d’aboutir à un effectif d’une soixantaine de collégiens à terme, selon le responsable de l’UMAM.
Les inscriptions pour la rentrée de septembre 2015 sont d’ors et déjà closes avec près d’une centaine de demandes venant de Nice, Cannes et Grasse.
Otmane Aïssaoui espère « un certain consensus autour de ce projet qui veut faire un barrage à toute forme d’extrémisme et pallier un manque alors que peu de sources fiables parlent d’un islam du juste milieu », alors que les travaux sont pratiquement terminés.
Des pièces requises en attente
Le rectorat confirme bien avoir reçu le dossier Avicenne. Il est soumis à des déclarations auprès du maire, du préfet, du procureur de la République et du Recteur comme l’ouverture d’un établissement hors contrat privé le stipule. Cependant, même si tout a été fait dans les règles, affirme Otmane Aïssaoui, le rectorat précise que certaines pièces requises par la réglementation sont en attente.
De son côté, le préfet Adolphe Colrat « rappelle que la loi Debré de 1959 s’applique dans les mêmes conditions pour les établissements confessionnels musulmans que pour les établissements confessionnels catholiques, par exemple. Cela ne préjuge pas l’instruction du dossier par l’Académie ».