Récemment, malgré l’ignorance des médias, les Ouïghours étaient victimes d’un véritable nettoyage ethnique. Ainsi, ces chinois musulmans concentrés dans la province du Xinjiang, une région chinoise à majorité musulmane, avaient subis un massacre comparable à celui des rohingyas. L’unique raison a été leur religion. L’objectif est clair, en usant de mesures discriminatoires, les autorités chinoises veulent affaiblir l’islam. On se souviendra alors qu’en 2014 une ville interdisait aux barbus et aux femmes voilées de prendre les transports en commun, un procédé digne de l’apartheid, en 2015 une autre municipalité vient d’obliger les commerçants locaux à commercialiser de l’alcool et des cigarettes.
Pourquoi des cigarettes et de l’alcool
Dans cette région 80% de la population ne fume pas et ne boit pas, de ce fait l’alcool et la cigarette n’ont aucune valeur commerciale, ils ne sont donc pas vendus. La raison principale qui explique un taux si élevé de non-fumeurs et de personnes qui ne boivent pas, est l’islam. En effet l’islam interdit catégoriquement l’alcool et selon les leaders religieux, la cigarette est aussi interdite. La notification municipale est très claire : tous les restaurants et supermarchés devront vendre cinq marques différentes d’alcool et de cigarettes dans leurs boutiques et que les produits devront être bien mis en valeur dans les vitrines.
Vers une désintégration
La direction du parti communiste apprécie le ridicule, étant donné que pour elle les musulmans ouïghours qui ne fument pas sont des extrémistes potentiellement dangereux. Et pour se faire respecter des sanctions vont évidemment être prises. En effet, tous les commerces qui ne se conforment à cette règle risquent la fermeture et des poursuites judiciaires. Un sentiment d’exclusion confirmé par James Leibold dans une interview accordée au Washington Post, il est spécialiste des questions sur l’ethnie chinoise :
Ces politiques ne font qu’enflammer les tensions ethniques sans prendre en compte les causes de l’extrémisme religieux. Elles continuent d’aliéner les membres de la communauté ouïghour, et de leur donner le sentiment qu’ils ne sont pas les bienvenus dans une société hostile et dominée par les Han.
Si seulement les Ouïghours étaient la seule communauté musulmane rejetée. Le plus surprenant est de voir jusqu’où vont les similitudes avec les Rohingyas de Birmanie, ces deux peuples ont tellement subis de discriminations, le silence complice des deux états reste sans doute l’élément le plus effrayant. Nous pourrons alors évoquer un nettoyage ethnique, qui est de toute évidence la formule la plus appropriée pour définir la situation qui règne dans ces régions où sont concentrés les musulmans.