Cette année, selon Randstad et l’Observatoire du Fait Religieux en Entreprise (OFRE), le sujet de la religion au travail est deux fois plus abordé qu’en 2014 : un manager sur deux a déjà abordé au moins une fois la question.
Le sujet est deux fois plus abordé
Aujourd’hui, 23% des responsables affirment souvent rencontrer la religion en entreprise contre 12% en 2014. Ce résultat peut être interprété comme une « banalisation » du religieux en entreprise. Les employés osent plus demander à leurs supérieurs hiérarchiques des arrangements pour pouvoir aussi pratiquer leur religion paisiblement. Selon l’étude, 19% sont des demandes d’absence pour motif « fête religieuse », 17% pour le port de signes religieux et 12% pour des demandes d’aménagements d’horaires. Seuls 6% des demandes peuvent virer au conflit sur ces questions.
Les managers se retrouvent démunis face à ce type de demande
Carole Couvert, faisant partie du syndicat des cadres CFE-CGC, a reconnu mardi sur « Radio classique » que le sujet est assez délicat à gérer pour les managers : « Oui, tout le monde n’est pas à l’aise avec le fait religieux. Tout le monde ne connaît pas l’ensemble des religions, ni les us et coutumes qui sont liés à chaque religion ». Elle dit ne pas avoir vu de « problèmes de faits religieux » mais des ambiguïtés des difficultés à « comprendre les besoins par rapport à certaines religions, par exemple le respect de certains temps de prière, de certaines périodes de l’année comme le ramadan ».
Madame Couvert déclare que : « Tous les managers n’ont pas été formés à cela dans les cursus scolaires, donc ils se retrouvent démunis face à ce type de comportement ou ce type de demande et il vaut mieux en discuter (…) pour trouver ensemble un modus vivendi ». Elle a aussi expliqué que : « un certain nombre de groupes n’ont pas hésité à avoir une négociation sur le sujet avec les partenaires sociaux et éditer par exemple un petit fascicule pour les managers. Je pense par exemple au groupe Casino, et du coup ça démystifie complètement la problématique ».
Le personnel recruteur n’a jamais été formé à ce genre de demandes, donc laissé libre. Si arrangement peut se faire, pourquoi ne nous le ferions pas. La question de la religion au travail a une importance capitale et doit satisfaire le plus grand nombre.
Ici, 1.296 salariés ont participé à ce questionnaire dont 93% sont des cadres.