Rachid Madrane, ministre belge chargé de l’Aide à la jeunesse et des Maisons de justice en Wallonie et à Bruxelles a fait parvenir, via ses services, un mail dans lequel il demande aux auxiliaires de justice de recenser les « signes de radicalisation » parmi lesquels les « nouveaux barbus ».
Retour à faire sous trois jours
Répertorier tout changement d’attitude tel que ne plus vouloir serrer la main d’une femme, devenir barbu ou s’habiller en respectant les critères du Coran alors que ce n’était pas le cas auparavant, abandon d’activités ludiques que la personne aimait faire avant, etc…
Voici l’inventaire proposé par le ministre afin de recenser au mieux et de comprendre, selon lui, l’ampleur du phénomène.
Je ne souhaite pas faire de ces assistants de justice des indicateurs, L’objectif est de connaître l’ampleur du phénomène de radicalisation afin« d’organiser en conséquence les formations qui seront prodiguées aux assistants de justice.
C’est ainsi que Rachid Madrane justifie sa communication et sa directive auprès de ces auxiliaires habituellement chargés d’assurer le suivi de personnes en liberté conditionnelle ou effectuant des travaux d’intérêt général.
Pas leur rôle
Ce n’est pas le rôle des assistants de justice, ils ne vont pas se transformer en indicateurs de la police
C’est ce que note un responsable syndical, Xavier Lorent, qui évoque ensuite avec regret des critères subjectifs qui ne visent qu’une seule sorte de radicalisme. La consigne du ministre n’a pas été acceuillie avec enthousiasme par les auxiliaires qui ne souhaitent pas y répondre favorablement. Rachid Madrane reconnaît quant à lui une « petite maladresse » dans la forme de sa communication mais ne l’a pas remise en cause.
Il n’y a pas qu’en France que les communications et les méthodes d’un ministre laissent à désirer. Recenser une partie de la population selon des critères plus que discutables est peu conforme à la volonté européenne du « vivre ensemble ». En stigmatisant encore et toujours les musulmans, la société recule davantage qu’elle n’avance.