Journaliste au sein du journal Le Figaro et auteure du livre « Islamophobie la contre-enquête », Isabelle Kersimon nous fait part de sa nouvelle analyse.. difforme.
Un mauvais recensement ?
Publiée ce mardi, cette étude approfondie en apparence s’avère en réalité n’être fondée que sur de simples suppositions. Isabelle Kersimon commence à pointer du doigt le recensement des actes islamophobes effectué par le CCIF chaque année, elle s’interroge ainsi sur les sources utilisées : « Mais à les étudier de près, la question se pose: pourquoi ces chiffres ne sont-ils pas interrogés? Sur son site, le CCIF se livre à un véritable packaging victimaire. »
Nous invitons la journaliste à jeter un œil au rapport annuel du CCIF, qui semble avoir été lu entre les lignes, bien qu’il fasse le point sur la méthodologie utilisée :
[box type= »shadow » ] Sur plusieurs milliers de sollicitations et de demandes d’information reçues durant l’année 2013, la qualification islamophobe est retenue pour 691 actes. Les victimes font d’abord l’objet d’une prise en charge téléphonique, avec mise en relation avec notre pôle soutien psychologique lorsque cela s’avère nécessaire. Les éléments d’informations sont recueillis puis font l’objet de vérifications afin de confirmer la nature des actes : documents, preuves, témoignages, vidéos et certificats. L’ensemble des données est ainsi compilé dans notre système de suivi des victimes, IMANET. [/box]
Des agressions non vérifiées
Les actes se comptant par milliers, tandis que 691 ont été retenus dont la majorité des victimes ne souhaite pas révéler leur identité, il est impossible de dresser publiquement une liste de ces sources, chose qu’aucun organisme français n’a encore fait. Aussi, Isabelle semble surprise d’apprendre que les principales victimes soient des femmes, pourtant le ministère de l’Intérieur l’a déjà confirmé :
« Le ministère de l’Intérieur note que plus de 80 % des agressions et violences diverses à caractère antimusulman recensées en 2013 ont visé des femmes. »
L’autre reproche fait est l’incertitude au sujet des affaires d’islamophobies non élucidées, dont les agressions de femmes voilées à Argenteuil, bien que leur confrère Le Monde en avait pourtant consacré une édition complète. Journal qui a également illustré la montée de l’islamophobie en s’appuyant sur les actes recensés par le CCIF.
Nous abrégerons la liste de reproches assez semblables de cette « analyse », dont le dessein serait de minimiser la marquante hausse de l’islamophobie, pour annoncer au Figaro que le Collectif Contre l’Islamophobie de France a été cité comme source dans le rapport du Conseil de l’Europe sur les questions de respect des Droits de l’Homme.