Cette semaine, une vague d’arrestations a eu lieu en Inde dans l’Etat de Télangana, une trentaine de trafiquants d’un genre très particulier : des trafiquants d’enfants. Ces derniers étaient utilisés comme des esclaves et suite aux arrestations plusieurs centaines ont pu être libérés.
Vendus par leurs propres familles
La majorité de ces enfants ont été identifiés comme originaires du nord de l’Inde, dans l’Etat de Bihar connu comme étant un des plus pauvres du pays. Selon l’enquête de la police indienne ce sont les familles qui, poussées par la pauvreté, vendent leurs enfants aux trafiquants. Le prix d’un enfant varie entre 60 et 120 euros et certains trafiquants n’hésitent pas à faire des « prix de gros » lorsqu’ils vendent plusieurs enfants d’un seul coup. Lors des arrestations de cette semaine, près de 220 enfants ont pu être libérés dont certains ont à peine six ans. La plupart de ces enfants ont des maladies de peau à cause des conditions déplorables dans lesquelles ils vivent et certains sont même mutilés par leurs détenteurs.
Plus de 4 millions d’enfants esclaves
C’est le chiffre évoqué en Inde sur le sujet mais qui selon beaucoup est plus que sous-estimé. Ces enfants majoritairement issus du nord du pays, la partie la plus pauvre, sont vendus à des fins toutes plus horribles les unes que les autres : service dans les restaurants, main-d’oeuvre à l’usine, vendeurs à la sauvette, adoptions illégales, prostitution… Rares sont les associations qui osent se dresser contre les trafiquants ; la police et les politiques préfèrent ne pas aborder le sujet lorsque la question leur est posée. L’association Bachpan Bachao Andolan (révolution pour sauver l’enfance) menée par Kailash Satyarthi (prix Nobel de la paix 2014 partagé avec Malala Yousufzaï) fait partie de ceux qui oeuvrent en menant des opérations risquées pour récupérer les enfants, et elle revendique la libération de plus de 80.000 enfants sur les 20 dernières années.
L’Inde vit une situation particulièrement triste avec ce trafic d’enfants, vendus ou enlevés dans le but de les exploiter de toutes les façons possible. Ceci est malheureusement trop peu relayé dans le monde occidental par les politiques et les médias et ces enfants souffrent dans l’indifférence générale, notamment celle de l’Etat indien qui n’a pas su adapter ses lois et mettre en oeuvre de vrais moyens pour combattre ce fléau. La vie d’un enfant est trop précieuse pour qu’il puisse être exploité de la sorte, il est temps d’agir concrètement.