Il y a quelques jours, l’histoire d’Ahmed, le petit garçon accusé d’apologie du terrorisme à 8 ans, a suscité l’indignation de bon nombre de personnes, musulmanes et non-musulmanes. Aujourd’hui, c’est au tour d’un autre petit garçon, âgé de 9 ans cette fois, qui a dû y passer.
Une paranoïa frénétique
Non, ce n’est pas une blague. M. Matlouti, père de famille, a porté plainte le 23 janvier pour dénonciation calomnieuse contre la gendarmerie de Villers-Cotterêts, qui a convoqué et fait passer une audition à son fils, le 15 janvier. En effet, le fils de M. Matlouti a été accusé d’apologie du terrorisme… à 9 ans.
L’enfant n’aurait pas respecté la minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo et aurait crié « Allahu akbar, vivie le Coran » durant celle-ci. Sauf que ces accusations ont été démenties par le jeune garçon qui affirme n’avoir aucunement tenu de tels propos. De plus, aucune preuve ni témoin ne semblent exister afin d’affirmer que de telles paroles ait été prononcées. Le seul à avoir « entendu » ces propos est celui qui est à l’origine de toute cette histoire et de cette accusation : son camarade d’école, un autre enfant.
Aucune preuve, aucun témoin et pourtant…
Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Soissons, s’est indigné face à cette situation d’un ridicule inqualifiable :
« On est dans une cantine municipale qui accueille plusieurs écoles, pendant la minute de silence il n’y a aucun témoin qui entend ce garçon de neuf ans venir dire « Allah akbar, vive le Coran » ! » Il poursuit : « C’est un autre enfant qui vient (le) dire après coup à sa mère qui est l’une des employées de la cantine, qui le dit à la personne qui encadre la cantine, un signalement est rédigé, (…) on prévient la brigade de gendarmerie. »
M. Bladier insiste et déclare que l’enfant accusé de terrorisme ne comprend même pas ce qu’il se passe et répond aux enquêteurs « qu’il y a eu un quiproquo entre les deux enfants. »
Une situation gravissime !
Le père de l’enfant a contacté la radio Beur FM et a témoigné son désarroi, il a également pu échanger avec un avocat présent lors de l’émission qui a pu lui adresser son soutien ainsi que quelques conseils. M. Matlouti affirme que les gendarmes ont refusé de lui octroyer une copie de l’audition de son fils.
Cette situation est gravissime car si l’audition de cet enfant n’est pas supprimée, elle restera enregistrée dans le système de traitement des infractions constatées et cette accusation en lien avec le terrorisme suivra ce petit écolier de 9 ans, à vie. La France semble s’être engagée dans un processus provocateur noyé dans le ridicule, qui alimente les polémiques et suscite les indignations de plus en plus intenses… Mais des indignations qui ne sont pas entendues.
Voici le témoignage de M. Matlouti, un père outré par ce que doit injustement subir son enfant.
2 commentaires
Vous avez raison monsieur de porter plainte !!
Quand on connaît le niveau d’une employée de cantine …………………………………
euter: votre mépris ne parle pas en votre faveur. Comment est géré le problème ne dépend pas de l’employé. En dénonçant elle a avant tout fait preuve d’un grand courage, par peur des musulmans et de leur solidarité quand l’un d’eux est dans une situation conflictuelle, bien des personnes ne l’auraient pas fait. Dans une banlieue de Lyon, il y a des années, des « jeunes des cités » amenaient dans ce quartier des voitures volées et les brûlaient mais pas celle de leurs voisins. Une seule femme les dénonça à la police, et…elle eut sa voiture(la seule) de brûler. J’ai souvenir avoir vu dans des immeubles où je me rendais dans le cadre de soins médicaux, multiples inscriptions soutenant Ben Laden lors du crash des avions sur les tours de Manhattan, et une en très grosse lettre sur le mur extérieur, je le signalais à la régie pour qu’elle la fasse disparaître, rien ne fut fait. Peut être qu’à cette époque un soutien plus marqué au drame américain aurait évité celui de Paris. J’ai même entendu « c’est bien fait » dans la bouche d’une française de souche très à gauche. Moi, je convoquerai les parents et les préviendrais qu’un signalement sera fait si cela se renouvelle et que leur enfant risque l’exclusion de l’établissement(il faudrait pour cela que l’école puisse renvoyer les enfants 3 jours, puis définitivement) et l’enfant ne serait admis que si il a fait 100 lignes sur le sujet signées par les parents.