Ilhan Cavcav, président du club de football professionnel d’Ankara, Gençlerbirligi, a menacé de taxer ses joueurs barbus d’une amende de 25 000 livres soit 9 000 euros.
Bien drôle interdiction
Cette restriction a été énoncée ce samedi, à l’agence de presse turque Dogan, à qui Ilhan Cavcav déclare d’un ton plaintif :
« Alors quoi ? On est dans un lycée religieux ? […] Vous êtes des sportifs, vous devez être des exemples pour la jeunesse »
Sa profonde aversion pour le port de la barbe est telle que le dirigeant du club de football a contacté Yildirim Demirören, président de la Fédération turque de football, afin de faire pression sur l’ensemble des joueurs barbus du pays. Ce que ce dernier, plus réaliste, a contesté lui rappelant que cette décision n’était pas préconisée par l’UEFA (l’autorité européenne du football) :
« J’en ai marre de l’UEFA, si seulement nous pouvions jouer au football ailleurs (que sous son autorité) ! » s’est une nouvelle fois plaint Ilhan Cavcav.
Il est bien difficile de prendre au sérieux de tels propos même si la République de Turquie est considérée comme une entité laïque. Le patron du club de première division semble prendre ses rêves pour la réalité en justifiant cette peine par des exemples de personnalités sportifs barbus jugés de « mauvais exemples ». Avec de telles justifications, Ilhan Cavcav aura du mal à convaincre l’autorité européenne de football ou encore celle de la Turquie, l’un des dix pays à plus forte population musulmane.