Comme la Chine, l’Etat indien connaît une explosion démographique. Comme les Chinois, les pouvoirs publics indiens ont souhaité trouvé une moyen de faire face à cette « surpopulation ». Non, l’Inde n’a pas opté pour la politique de l’enfant unique comme l’avait fait sa voisine, mais pour une solution beaucoup plus radicale : la stérilisation des femmes ! Une aberration !
Une ligature des trompes moyennant compensation pécuniaire ou matérielle
Afin d’inciter les femmes indiennes en âge de procréer, bien sûr, le gouvernement indien n’a eu d’autre idée farfelue que de leur promettre de l’argent (20 euros), une voiture ou encore une machine à laver. Des milliers de femmes se laissent séduire par cette transaction inhumaine. Il s’agit ici, d’un gouvernement qui profite de la pauvreté de ses citoyens dans le but d’appliquer sa politique. Pour quelques roupies (devise indienne), des femmes souffrent de complications consécutives à cette intervention, voire même, y perdent la vie…
Une tragédie de plus…
Lundi, c’est justement un de ces épisodes tragiques qui s’est produit, puisque 10 de ces femmes ont trouvé la mort dans l’Etat du Chhattisgarh, au centre du pays. Une soixantaine souffrent, quant à elles, de complications suite à des interventions réalisées à la chaîne, samedi dernier.
Des opérations à la chaîne et à moindre coût
Afin de « rentabiliser » la politique, les opérations s’effectuent de manière à ce que peu d’outils médicaux soient utilisés. Souvent, les femmes ne « bénéficient » pas d’anesthésie. Par ailleurs, le gouvernement incite les infirmières à opérer davantage en les payant au nombre de patientes stérilisées. Un responsable administratif explique que « les signalements font état d’une baisse de tension et de vomissement », consécutifs à l’intervention.
Une politique, une polémique
Si l’Inde est passée de 4 enfants par femme en 1990 à 2.6 en 2010, cette politique implique des conséquences catastrophiques. L’an dernier, les autorités du Bengale occidental ont dû faire face à une polémique après la diffusion d’images de femmes inconscientes abandonnées dans un champ tels des animaux, après qu’elles aient été stérilisées.
Mardi, une manifestation secouait la ville de Bilaspur. En effet, les manifestants réclamaient des sanctions à l’égard des personnes responsables de ces atrocités. C’est sans plus attendre que le chef de l’exécutif du Chhattisgarh, Raman Singh, a exigé la suspension de 4 responsables de la santé et a mis en place un système de compensation pécuniaire pour les familles ayant perdu une femme de leur famille du fait de cette politique désastreuse. Selon Singh, la valeur d’une femme morte suite à une stérilisation s’élèverait donc à 400 000 roupies, soit 5200 euros… Une somme largement supérieure à celle qui était proposée aux patientes ayant candidaté à la stérilisation (20 euros)…