Âgé de 91 ans , Henk Zanoli est devenu « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé un enfant juif durant l’Occupation nazie. Plus de 60 ans après cet épisode, le vieil homme, révolté par les massacres perpétrés par l’Etat israélien à Gaza, décide de rendre sa médaille que son action lui avait value.
Six membres de sa famille tués par les bombardements israéliens
C’est en 2011 qu’Henk Zanoli, ce nanogénaire néerlandais, ainsi que sa défunte mère reçoivent une médaille du musée de l’Holocauste à Jérusalem pour avoir caché entre 1943 et 1945 un enfant juif dont les parents ont été tués dans les camps de la mort.
« L’appartement de la famille, dans le camp de réfugiés de Bureij à Gaza, a été bombardé le 20 juillet par un F-16 israélien. » Henk Zanoli
Révolté par la politique génocidaire menée par l’Etat sioniste, le vieil homme s’est rendu à l’ambassade d’Israël à La Haye, afin de remettre la distinction récompensant le courage dont il avait fait preuve près de six décennies plus tôt.
« C’est avec une grande tristesse que je rends ici la médaille reçue de la part de l’État israélien en l’honneur des efforts et risques pris par ma mère et sa famille pour sauver la vie d’un garçon juif durant l’Occupation allemande des Pays-Bas« , écrit Henk Zanoli, dans une lettre adressée à l’ambassadeur, Haim Davon.
Le vieil homme accuse l’Etat d’Israël de meurtre. En effet, six membres de la famille de l’époux de sa petite-nièce, Angélique Eijpe, une diplomate néerlandaise mariée à un économiste né dans la bande de Gaza, Ismaël Ziadah, ont été exécutés.
Dans sa lettre datée du 11 août, le Néerlandais explique que « l’appartement de la famille, dans le camp de réfugiés de Bureij à Gaza, a été bombardé le 20 juillet par un F-16 israélien. »
« Garder cet honneur décerné par l’État d’Israël serait une insulte pour ma mère et ma famille »
Pour lui, « garder cet honneur décerné par l’État d’Israël serait une insulte à la mémoire de ma courageuse mère […], et une insulte à ceux de ma famille qui, quatre générations après, ont perdu pas moins de six proches à Gaza. » En effet, dans sa lettre, Henk Zanoli décrit le calvaire que sa famille a dû subir durant l’Occupation nazie. Son père est mort dans le camp de Mauthausen, l’époux de sa soeur a été exécuté et l’épouse de son frère, une juive, a été déportée pour ne jamais revenir. « À la lumière de ces faits, il est particulièrement choquant et tragique qu’aujourd’hui, quatre générations plus tard, notre famille soit confrontée au meurtre de nos proches à Gaza, un meurtre commis par l’État d’Israël. », poursuit le vieil homme.
Photo de la famille Zanoli en Hollande, en 1942.
Henk Zanoli, deuxième en partant de la droite.
