L’accès à la plage de Wissous, dans l’Essonne, leur est refusé… parce qu’elles portent le hijab.
Refoulées car arborant un voile
Deux femmes étant vêtues normalement avec un voile laissant apparaître leur faciès se sont vu refuser l’accès à la plage artificielle et éphémère de Wissous, ce week-end, en application d’un règlement intérieur interdisant tout port de signe religieux. Une décision ayant été prise par le maire UMP, Richard Trinquier.
« Ces dames que l’on a refusées étaient habillées normalement. La seule chose, c’est qu’elle portait un hijab, un voile qui couvrait leurs cheveux et leurs oreilles, sans recouvrir leurs visages », justifie Patrick Kitnais, directeur du cabinet du maire, au micro des journalistes d’Europe 1.
Un règlement se basant encore une fois sur la loi de 2004
Un règlement intérieur qui se fonde sur la loi de 2004 ayant trait au port de signes religieux ostentatoires dans… « les écoles, les collèges et les lycées publics ». C’est ce dont dispose l’article premier de ce texte législatif.
Le rapport avec la plage de Wissous ? Aucun ! Puisqu’il s’agit d’un ERP, un établissement recevant du public. Cela n’empêche pas Patrick Kitnais de persister dans son argumentation et d’ajouter que ce règlement entre bien dans le cadre de la loi de 2004.
Un « acte discriminatoire » selon l’association Al Madina
L’association locale Al Madina réplique et considère ce règlement comme étant un « acte islamophobe ».
« Ce règlement est une discrimination religieuse à l’encontre tous les Wissoussiens », explique son président, Abdelkrim Benkouhi, toujours au micro de la radio nationale.
« On nous a sorti la loi de 2004, celle de 2010 sur le voile intégral et un peu de laïcité. Mais ces lois n’interdisent pas les signes religieux dans les lieux publics, elles ne concernent que l’école et la burqa. Ceux qui en pâtissent, ce sont les enfants », précise-t-il.
L’opposition se ralliant à la cause de la communauté musulmane, réel engagement ou hypocrisie ?
Le Parisien a offert une tribune à Régis Roy-Chevalier, maire PS sortant et conseiller municipal, qui s’est exprimé sur le sujet.
« Venant de Monsieur Trinquier, cet acte islamophobe n’est pas étonnant », affirme-t-il. En ajoutant, « Nous sommes dans la continuité des idées qu’il partage avec le Front national ».
Le doute plane quant à la sincérité du parti pris par cet élu PS.