Comme vous le savez, cela fait déjà dix ans jour pour jour que le voile a été aboli des collèges et lycées français, une pratique qui n’a pas séduit son voisin allemand qui a lui opté pour une toute autre démarche.
Un compromis
Mis à part les enseignantes, les jeunes filles voilées sont jusqu’à aujourd’hui en droit de se vêtir comme elles le désirent telle que l’affirme Janine Ziegler, chercheur en sciences politiques à l’Université technique de Munich, en ces mots : « Notre pays a une tradition de beaucoup plus grande compréhension et coopération dans les relations entre l’État et les religions. » Dix ans auparavant aussi, les premières législations sont apparues en Allemagne quasiment au même moment que la loi française sur les signes religieux mais différemment à cette dernière, l’Allemagne a été bien plus indulgente : « En France, on protège par l’interdiction, en Allemagne par le compromis. »
Leur tradition allemande vient expliquer cette capacité à faire des compromis et d’interpréter la neutralité autrement : « Par l’importance primordiale de la liberté religieuse de la personne et par la reconnaissance du rôle des religions. », comme le confirme Janine Zleiger.
Ces deux pays qu’on pensait si proches semblent ne pas l’être dans tous les domaines. La question du voile à l’école qui n’est jusqu’à présent pas une priorité en Allemagne, on se demande bien pourquoi elle le resterait en France alors que les mentalités ne sont pas si différentes.