Minorité turcophone à majorité musulmane, les Tatars représentent 12 % de la population de Crimée. Ils ont soutenu les opposants à Ianoukovitch. Il est peu probable que vous entendiez parler de cette ethnie, auparavant fortement persécutée par la Russie, dans les médias !
Déportés durant la seconde guerre mondiale
La Crimée, péninsule ottomane jusqu’à la fin du 18e siècle puis incorporée dans l’Empire tsariste a été « offerte » en 1954 à l’Ukraine afin de fêter le tricentenaire de l’unification Ukraine-Russie. Accusé par Staline d’avoir collaboré avec l’Allemagne nazie durant la seconde guerre mondiale, le peuple Tatar a connu plusieurs vagues de déportation en 1944, 200 000 d’entre eux ont été déportés en Sibérie dont un peu plus de la moitié y mourront dans les deux années qui suivirent.
Mobilisés et unis
Alors qu’en Crimée les pro-Russe défilent dans la rue pour réclamer un référendum sur le statut de la république autonome, les Tatars, fortement mobilisés mais néanmoins moins nombreux, se font les défenseurs du nouveau pouvoir en place, en scandant à qui veut l’entendre « Vive l’Ukraine » et « la Crimée n’est pas la Russie ». Effectivement, la minorité fait face à de nombreuses difficultés, pour trouver du travail, mais aussi du fait de tensions ethniques récurrentes avec les Russes. Alors les évènements actuels de la révolution ukrainienne sont une réelle « aubaine » pour faire valoir leurs droits.
Réputés pour leur non violence, les Tatars se préparent dans le cas où la diplomatie venait à échouer, en formant des unités d’auto-défense et à combattre sous le commandement du pouvoir en place. Entre leur désir de pouvoir un jour faire partie de l’Union européenne et leur crainte d’être annexés à la Russie leur combat risque d’être long.
Qui sont les Tatars de Crimée ?
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