À l’approche des audiences, le débat sur la charte des valeurs québécoises continue. Bernard Drainville, un des ministres à l’origine de projet de loi, fait de Yves Michaud son allié.
Un débat précoce
Le 7 novembre dernier, la première ministre du Québec, Pauline Marois, et le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville déposent un projet de loi à l’Assemblée Nationale prônant une neutralité religieuse qui s’étendra à l’ensemble des employés représentants l’Etat québécois (policiers, juges, enseignants, éducatrices en garderies subventionnées, personnel d’hôpitaux et des municipalités etc.). Cette proposition de loi sera au coeur des débats politiques dès mardi 14 janvier mais Yves Michaud chauffe le débat avant l’heure.
La religion, un cancer ?
Pour Michaud, le ministre Drainville doit faire face aux critiques à l’encontre de cette charte des valeurs qui est, selon lui, la seule manière de sauver l’Etat laïc du communautarisme. Il va même jusqu’à qualifier la religion de « cancer » :
« On va attendre qu’il y ait une menace avant de le faire ? Voyons donc. On va attendre que le cancer soit dans la société avant de faire quelque chose? Il vaut mieux prévenir que guérir. C’est le cancer, oui, parce qu’une société normale, politique, ne peut tolérer aucune forme de compromission avec les religions. »
« Ce n’est pas Québécois comme projet de loi. »
Mais, heureusement, cette vision du vivre-ensemble ne fait pas l’unanimité, le président du Parti Libéral du Québec (PLQ), M. Tanguay, admet qu’un tel projet de loi serait un retour en arrière dans l’insertion des minorités dans cette société sans oublier le fait que ce type de législation ne fait justement pas partie des valeurs québécoises :
« Les Québécois ne veulent pas qu’une femme perde son emploi à cause d’un voile. Ce n’est pas Québécois comme projet de loi. »
À l’exemple de la charte de la laïcité française, certains dirigeants québécois souhaitent instaurer une charte des valeurs qui, selon la population québécoise, n’est qu’une manière de camoufler les vraies difficultés de l’Etat.