Alors que Chantal Jouanno lutte depuis plus d’un an contre ce phénomène d’ « hypersexualisation » des jeunes enfants, ce samedi 14 décembre se tiendra à Paris un concours de mini-Miss.
Vers l’interdiction des concours de mini-Miss
Jouanno a publié en mars 2012, un rapport dans lequel elle expose les facteurs ainsi que les risques de l’ « hypersexualisation » en France. Suite à cela, en septembre dernier elle propose au Sénat un amendement interdisant les concours de mini-Miss aux filles de moins de 16 ans. Le Sénat a approuvé ce texte qui imposerait une peine de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende aux organisateurs de ces concours. Dès janvier, ce projet de loi sera voté à l’Assemblée Nationale avant d’être mis en application.
Mais avant cela, business oblige
En attendant, Michel Le Parmentier, président du comité Mini-Miss France, organise dès aujourd’hui un de ces concours. Elles seront près de soixante, âgées de 5 à 11 ans, à défiler sur scène en robe de princesse. Selon lui, ces petites filles ne défileront pas en talons hauts et elles ne seront pas maquillées comme des « voitures volées ». Et à l’entendre, elles ne seront pas jugées sur leur physique mais plutôt sur leur robe et leur « personnalité ». Tout en se contredisant, il ajoute que l’apprentissage de la vie, c’est de « bien parler, bien marcher, bien porter une robe » et affirme qu’il fait « ça pour les enfants ». La participation des fillettes est gratuite mais l’entrée coûte 39 euros par personne. La gagnante remportera une écharpe, une couronne, un bouquet de fleurs et le malheur de grandir avant l’âge…
Faire défiler en public une enfant de cinq ans vêtue comme une poupée l’aidera-t-elle à grandir normalement ? Eh bien non, c’est ainsi que cette fillette saute une étape dans son développement et elle manquera à l’avenir d’estime d’elle-même. S’amuser à s’habiller comme une princesse, oui mais uniquement à la maison.