Venu de Seine-Saint-Denis et après seulement un mois de présence sur le territoire tahitien, Hicham Al Berkani a ouvert le jour de l’Aïd al Adha la première mosquée de Tahiti.
Il voulait aller de l’autre côté du monde
« Je me suis dit que je voulais aller à l’autre bout du monde et je me suis retrouvé à Tahiti », voilà l’idée qui lui est passée par la tête et arrivé sur place tout s’enchaîne. Le « Centre Islamique de Tahiti » est enregistré, des locaux loués, un programme d’enseignement présenté et bien sûr l’inauguration. Hicham s’y plaît et d’après lui est « là pour un bon moment ».
Une initiative qui n’est pas la bienvenue
Bien que la communauté musulmane française ait accueilli cette nouvelle avec beaucoup de joie, au niveau local, la population tahitienne non musulmane s’est montrée hostile à un tel projet qui pourrait installer un « islam terroriste » en Polynésie.
La mairie de Papeete a interdit l’ouverture du local de la mosquée qui « n’est pas prévu pour recevoir du public » et qui doit être mis aux normes avant de ré-ouvrir. Tandis que pétitions et appels à manifester ont été lancés par les Tahitiens qui ne sont pas prêts à voir l’islam pratiqué clairement sur leur territoire.
C’est ainsi que quatre jours après l’ouverture, l’imam Hicham a dû tenir portes closes pour la prière de joumou’ah.
Un peu de soutien et de méfiance quand même
Le Président de la Polynésie française Gaston Flosse, dans son communiqué, a souligné que « l’islam est une grande religion monothéiste » et que « traditionnellement chrétienne, la Polynésie est aussi une terre accueillante », invitant ainsi les Tahitiens à « ne pas tomber dans l’islamophobie ».
Le Pasteur Taaroanui Maraea met en garde sur l’importance de dissocier l’intégrisme des fondements de la religion en disant « Il faut faire la distinction entre les différentes formes d’intégrisme et rappeler ce qu’est vraiment l’islam : une grande religion avec de grandes valeurs ».
Tandis que Mgr Pascal Chang Soï, évêque-coadjuteur du diocèse de Taiohae, se montre méfiant vis-à-vis de l’imam qu’il décrit comme un homme à l’attitude « un peu conquérante… Il faut être sur ses gardes ».