La classe moyenne en Arabie Saoudite vit des temps difficiles. De nombreux internautes postent des messages via les réseaux sociaux, notamment sur twitter. Retour sur les conditions de vie qu’ils dénoncent ouvertement dorénavant.
Cyber-rebellion
Les mots-clés sont plus qu’explicites: #saudi_salary_not_enough (les salaires saoudiens ne sont pas assez élevés) mais le choc des images est tellement plus éloquent ! Lancé au début de l’été, ce hashtag a vite remporté de nombreuses personnes. Plus de 17,5 millions de tweets ont été postés.
On peut ainsi voir une femme voilée fouillant les poubelles, une famille vivant dans un camion, du prix exorbitant d’une caisse de tomates (à tel point que certains twitters proposent « avec humour » d’en faire un moyen de paiement).
Dans ce pays, le pouvoir d’achat est très affecté par l’inflation et les salaires sont inférieurs à ceux des pays voisins du Golfe tels Dubaï et Abu Dhabi, richissimes en pétrole et en gaz. Il y a 25 ans ces deux pays n’étaient que les déserts (prix d’essence y est de 0,02 €). Depuis la découverte de ces ressources , les gouvernements en ont fait profité la population toute entière : pas d’impôt, gratuité des écoles et des soins médicaux. Tout le monde a sa propre maison ou son appartement. Ce n’est pas le cas de de la population autochtone d’Arabie Saoudite : sur 20 millions de Saoudiens, 12,5% de la population est touchée par le chômage notamment les jeunes.
De nombreux étrangers viennent principalement du Sud-Est asiatique et ne rechignent pas devant les bas salaires. Ils feraient ainsi pression sur les salaires. La classe moyenne réclame notamment au roi Abdallah de légiférer pour augmenter les salaires des fonctionnaires.
Crise immobilière
La crise du logement, avec une envolée des prix de l’immobilier, pèse lourd sur les salaires. Population devenue consommatrice à outrance, « près de 80% des Saoudiens vivent désormais de prêts bancaires », a prévenu un consultant économique, Zeid al-Roumani.
Cette « cyber rébellion» reflète clairement une frustration des Saoudiens face à un pouvoir d’achat laminé par l’inflation et des salaires inférieurs à ceux de leurs voisins du Golfe. Influencera-t-elle suffisamment le Parlement, nouvellement élu, et la royauté !?
Source : Sudouest.fr