Ce samedi le Premier ministre slovène, Alenka Bratusek a posé la première pierre de la toute première mosquée du pays dans la ville de Ljubljana, en présence d’un ministre du Qatar et ce, 44 ans après la première demande officielle.
Une cérémonie en grande pompe
C’est samedi, sous un ciel lumineux, devant une foule de près de 10.000 personnes, que se déroulait la cérémonie annonçant le début des travaux. Enfin presque, puisque la construction débutera réellement en novembre pour s’achever à l’automne 2016. À cette occasion, la ministre du centre gauche a déclaré au sujet du lancement des travaux : «C’est une victoire symbolique sur toutes les formes d’intolérance religieuse.» Elle ajoutait même que «l’Europe ne serait pas aussi riche dans le domaine culturel sans l’islam.» Des propos qui nous sont à nous, musulmans de France, bien étrangers, de surcroît lorsque ces dires émanent d’un personnage politique.
Le financement qatari
Alors que depuis toujours, faute de lieux de cultes, les musulmans slovènes célébraient les fêtes religieuses dans des salles de sport, une fois achevé, l’édifice abritera un prestigieux complexe islamique qui comprendra un bâtiment principal de 12 mètres de haut, une salle de prière, une bibliothèque et des salles de classe, le tout surplombé d’un minaret d’une hauteur de 40 mètres. Le coût de ce projet qui intégrera aussi un centre culturel musulman s’élèvera à 12 millions d’euros et sera financé à 70% par le Qatar.
Il était temps
C’est en 1969 que la première demande d’autorisation de construction d’une mosquée a été déposée et, bien que les opposants à la construction de l’édifice ont tenté à plusieurs reprises d’empêcher la réalisation du projet à coup de référendum, celle-ci verra enfin le jour. Il est malheureux qu’il ait fallu autant de temps et de contraintes pour que ce projet aboutisse, mais la Slovénie marque un tournant dans ses relations avec la communauté musulmane et laisse entrevoir le début d’une nouvelle ère emplie de tolérance et de partage.
Crédit photo : Jure Makovec. AFP