La rumeur gronde. Valls, premier flic de France, souhaite mettre un grand coup de pied dans la lugubre fourmilière au nom de CFCM -Conseil Français du Culte Musulman, pour les non-initiés- et cela semble être une formidable idée en soi, pour le moins. Depuis sa création, cette organisation n’a su ni représenter les musulmans, ni les entendre; sa disparition ferait-elle du bien ?
Valls à la recherche d’un nouveau pion
Manuel Valls est connu pour son attitude bien à droite -et peu adroite pour le coup- dans la gauche, toujours présent sur le front de la répréhension, critiqué pour ses propos houleux au sujet du voile et plus généralement pour ses deux poids deux mesures répétés et aberrants. Aujourd’hui, ce CFCM inauguré par son sosie et père spirituel caché, alias Nicolas Sarkozy, semble ne plus concorder avec les idées de la République française. Trop dépassé, trop inoffensif, trop peu docile et certainement dirigé par des personnes ni serviables aux musulmans -on le sait- et pas assez asservies au gouvernement et ses intérêts. A ne pas s’y leurrer, si non-dissolution il y a, la version remastérisée du CFCM risque d’être des plus drôles car fini le jeu des chaises musicales « Maroc-Algérie », et bienvenue à un représentant made in laïcité qui risquerait d’être l’antipode des attentes de la communauté concernée. Car oui, si M. Valls change de chef, ce n’est sûrement pas pour déroger à ses idées si ancrées.
Ce changement, un mal ?
A vrai dire, que le CFCM soit dissolu, laissé tel quel ou finalement changé, cela ne constituera aucunement une perte tout comme cela ne risquera pas d’améliorer le quotidien du pratiquant musulman. Il est clair que depuis bien longtemps, le gouvernement se lave les mains des revendications des musulmans français, ne pensant qu’à les marteler de coups et à réduire le champ de leur pratique déplaçant de jour en jour les limites du « religieux tolérable ». Que Valls supprime le CFCM, grand bien soit-il, nous n’en avons nullement besoin et il suffit de voir les déboires du dernier Ramadan.
Le musulman a besoin d’être représenté, mais pas à n’importe quel prix et par des institutions dépassées et non légitimes. Vendre des parcelles de sa foi ne constituera jamais un salut pour lui, qui plus est dans un état qui ne cesse de troquer l’Islam originel contre une ombre de religion, déguisée et dénaturée, seulement bonne pour des fidèles tellement « intégrés » qu’ils n’arrivent plus à trouver nécessaire de prier Dieu. Soit, cette diversion ne doit en rien affecter notre communauté mais bien au contraire, la réveiller et la révéler afin que cesse ces mascarades publiques et que triomphe et fasse triompher l’Islam, le vrai, en France.