Il y a quelques jours, le comité du patrimoine mondial relevant de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a déclaré l’île de Djerba inscrite sur la Liste indicative du patrimoine mondial.
Une île exceptionnelle
Située au sud-est du littoral tunisien dans le golf de Gabès et célèbre pour ses plages de sables fin, l’île de Djerba détient de nombreux vestiges du passé au niveau archéologique, historique ou immatériel. Effectivement, cette île a été l’étape incontournable de la grande aventure phénicienne vers l’Ouest, considérée comme grand comptoir de productions « industrielles » et d’échange commerciaux et culturels durant l’Antiquité classique. Parmi les monuments reconnus, nous retrouvons le vaste site archéologique de la ville antique de Meninx, la synagogue de la Ghriba, la forteresse turque de Ghazi Mustapha ou encore les nombreuses mosquées d’une architecture remarquable.
La réponse aux critères
Ainsi, cette île répond à deux des dix critères de sélection afin de figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La première valeur universelle exceptionnelle (V) détenue par l’île est le type d’occupation du sol à Djerba qui constitue un exemple éminent d’une utilisation traditionnelle d’un territoire et d’une interaction avec l’homme avec son environnement. Ensuite, le second critère sélectionné est le sixième (VI) de la liste officielle, en effet, l’îlot est associé à de grands événements qui ont marqué l’histoire du monde méditerranéen antique et médiéval. L’île de Djerba constitue un exemple éminent d’établissement humain et d’une occupation du territoire représentatif. Son impact sur l’imaginaire universel est très grand depuis l’époque de l’Odyssée jusqu’à nos jours.
Des efforts récompensés
Depuis 1994, l’association de Sauvegarde de Djerba mène une campagne de sensibilisation auprès de la population tunisienne ainsi que mondiale afin que l’UNESCO reconnaisse le patrimoine exceptionnel détenu par Djerba. La raison première de cette mobilisation a été de mettre fin à l’urbanisation. En effet, de nombreux sites culturels ont été détruits pour y construire des axes de communication tel que l’effondrement totale à Meninx lors des travaux de réaménagement de la route d’Aghir.