Abu Shamsiya a été emprisonné par les autorités israéliennes, celles-ci réclament une caution pour sa remise en liberté. La cause de son arrestation : avoir protégé et défendu sa famille contre les brutalités de colons israéliens.
Samedi c’est shabbat et attaques
C’est un jour ensoleillé ce samedi 27 juillet, le shabbat commence comme à son habitude dans la ville de Hébron située à environ 30 km au sud de Jérusalem. Un jour propice aux violences gratuites pour les colons, entourés de soldats de l’armée israélienne qui partent faire leur tournée dans la ville afin de s’attaquer à d’innocents Palestiniens.
Les Israéliens, entrés par le symbolique « Jardin de la Paix », ont traversé les rues, empêchant les Palestiniens de passer. Et, alors que les colons faisaient régner leur soi-disant autorité dans les rues, les soldats quant à eux, ont envahi plusieurs maisons palestiniennes afin d’accéder aux toits. Ce n’est qu’au bout d’une heure que la tournée des colons a pris fin.
Environ une demi-heure plus tard, trois militants internationaux qui passaient près d’une école, ont été attaqués à coup de jets d’œufs par un colon masqué, et ce devant des soldats impassibles en station sur le toit de l’école, qui n’ont rien trouvé d’autre à dire que : « Que voulez-vous que nous fassions ? »
Puis c’est aux environs de 18h00, alors que des colons se baignaient dans une fontaine près du cimetière musulman, toujours sous la protection de l’armée, que certains ont tenté de voler les cerfs volants de deux enfants palestiniens, un vol stoppé par un adolescent, lui aussi Palestinien, venu à la rescousse des enfants.
Alors que la tension montait d’heure en heure, c’est à 18h30 qu’un groupe d’une trentaine de colons est entré dans la propriété de la famille Abu Shamsiya. Ces derniers se trouvaient à l’extérieur sous la véranda, afin de préparer leur repas, l’heure de l’iftar approchant. Les colons leur ont jeté des pierres, puis ont frappé le fils d’Abu Shamsiya, Muhammad, âgé de seulement 11 ans. Le père de famille, désabusé, est allé se plaindre et demander de l’aide au soldat en faction près de chez lui, le soldat a approuvé les gestes des colons et les a même incité à continuer.
C’est alors qu’un jeune colon a accouru en direction d’Abu Shamsiya, qui se trouvait encore face au soldat, et l’a frappé violemment dans l’estomac. Mais alors que l’épouse de la victime filmait l’incident, un soldat l’a saisie par les cheveux et l’a tirée vers le sol. La police, non loin de la scène, a finalement décidé d’intervenir. Alors qu’Abu Shamsiya se plaignait des soldats et de leur complicité avec les colons, la police, bien que les ceux-ci niaient toute implication, ont cru en la version des faits de ce dernier. Deux soldats ont été emmenés au poste de police pour y être interrogés, mais aucun colon ne fut arrêté, ils avaient préféré fuir dans leur colonie de Tel Rumeida. Abu Shamsiya fut lui aussi emmené au poste de police afin d’y déposer une plainte officielle et pour que la police examine les séquences vidéo de l’altercation. La famille, qui au départ gardait espoir en une fin positive et en leur faveur, a rapidement déchanté quand deux heures plus tard un coup de téléphone les prévenait de l’arrestation d’Abu Shamsiya. Ce dernier était détenu au poste de police, accusé d’avoir craché sur les soldats. Une histoire inventée de toutes pièces par les soldats dans le but de se venger.
Après les Palestiniens, les militants internationaux
Au cours de ce même incident, qui a attiré de nombreux spectateurs, une activiste internationale a elle aussi été prise à partie par une Israélienne qui, après l’avoir poussée à plusieurs reprises tout en lui criant dessus, l’a tirée par son écharpe ce qui étrangla la militante. Des gestes et des paroles violentes, face aux soldats qui sont restés les bras croisés, allant même jusqu’à se moquer de l’activiste qui se plaignait, en lui demandant si elle aimait se faire étrangler au beau milieu de la rue.
Un peuple dans l’attente
Bien que les attaques des colons israéliens ne soient pas toujours aussi violentes et d’une telle gravité, comment ne pas être profondément touché face à pareilles provocations de leur part ? Ils insultent, frappent et volent en toute impunité et cela sous la protection de l’armée. Une situation de plus en plus oppressante pour le peuple palestinien désabusé et traité plus bas que terre. Comment en 2013, l’ONU peut-elle encore laisser un peuple se faire maltraiter, réduire au silence par un peuple colonisateur qui s’octroie des demeures et des terres qui ne lui appartiennent pas ? Combien de temps, nous musulmans, allons-nous laisser nos frères palestiniens vivre sous le joug de l’occupant israélien ? Des questions auxquelles un peuple en souffrance attend que nous donnions des réponses, un peuple dans l’attente de nos réactions, pour qu’eux aussi puissent vivre en paix sur leurs terres.
(crédit photo : ISM/Reuters/Ronen Zvulun)