La police antiterroriste britannique a annoncé avoir arrêté le 20 juillet dernier le coupable présumé du meurtre de Mohammed Saleem, grand-père âgé de 75 ans.
Que s’est-il passé ?
Le 29 avril 2013, Mohammed Saleem, vivant à Birmingham, sortait de la mosquée après avoir effectué la prière du soir (prière du Isha) lorsqu’un inconnu le blessa mortellement à l’arme blanche par derrière. En plus de la lâcheté du geste – représente-t-on à 75 ans une menace si grande qu’elle justifierait d’être poignardé dans le dos ? – rappelons que Mohammed Saleem marchait à l’aide d’une cane. Vieillard sans défense, femmes seules, une fois encore les islamophobes s’illustrent par leur courage.
L’homme, respecté pour sa bonté au sein de la communauté, laisse derrière lui 7 enfants abattus et une veuve âgée de 69 ans, avec qui il avait été marié pendant 50 ans. Celle-ci a dénoncé ce meurtre aveugle et lâche avec dignité, retenant ses larmes, et le qualifiant de mauvais.
Le terrorisme change de visage
Un Ukrainien de 25 ans a été arrêté samedi pour le meurtre du retraité. Mais ce jeune homme ne semble pas en être à son premier emprisonnement. En effet, ce dernier et un de ses complices ont été interpellés jeudi dans le cadre de l’enquête sur les explosions près des mosquées dans les villes de Tipton, Walsall et Wolverhampton.
Selon la police, ce meurtre est désormais considéré comme faisant partie intégrante d’une enquête antiterroriste plus « large ». Effectivement, l’Angleterre a été le théâtre d’une recrudescence d’attaques contre les musulmans depuis l’assassinat le 22 mai du soldat britannique Lee Rigby, commis par deux hommes se disant « musulmans ».
La crainte affichée des autorités à présent est celle du terrorisme d’extrême-droite, de cette haine anti-islam qu’a engendré un système diabolisant les croyants. Ainsi le ministre James Brokenshire a qualifié l’extrémisme de droite de «phénomène inquiétant» et de «réelle menace» pour la sécurité intérieure.
Photo : Mohammed Saleem, victime âgé de 75 ans.