Le rappeur tunisien Weld El 15, Aladin Yaacoubi de son vrai nom, a été condamné à 2 ans de prison ferme. Mais pourquoi ?, pourrait-on se demander.
Insultes caractérisées
Ce jeudi, le tribunal de Ben Arous (banlieue de Tunis), a condamné fermement ce rappeur à de la prison ferme. Motif : insultes envers la police dans une de ses chansons. Le titre à lui-seul met en lumière le climat qui s’y propage pendant environ 5 minutes : « boulicia kleb » soit « les policiers sont des chiens ».
La vidéo est largement disponible sur le net mais nous avons choisi de ne pas la mettre en visionnage direct car au-delà de la présence d’instruments de musique et du thème, celle-ci est bien marquée dans son style : paroles et gestes assez rabaissants (que l’on soit policier ou non).
Sanction et réactions immédiates
Comparaissant libre, il s’est vu écroué de suite à la fin de son audience.
À l’intérieur du tribunal, des artistes et amis du rappeur ont riposté contre la sévérité du verdict. Ils ont été expulsés violemment par la police. Certains d’entre eux ont été pourchassés et frappés à l’extérieur du tribunal. Un gaz irritant s’est répandu aux alentours du tribunal, mais il n’était pas possible d’en déterminer l’origine, la police accusant les amis du rappeur d’en avoir fait usage.
« Le jugement rendu est très sévère pour un artiste qui a décidé de se livrer de son propre gré à la justice», a réagi de son côté l’avocat principal de la défense Me Ghazi Mrabet. « C’est d’autant plus injuste qu’il n’existe aucun texte pour réprimer un travail artistique », a-t-il ajouté.
On aurait besoin d’une justice aussi dure mais pour des actes beaucoup plus graves, notamment comme ce qui se passe actuellement en Tunisie, en France ou ailleurs.
Source : Le Nouvel Observateur et AFP