L’esplanade des mosquées, vous le savez sans doute, est un haut lieu pour les trois religions monothéistes. Régulièrement, les tensions entre les communautés musulmanes et juives s’y expriment et des populations s’y confrontent. Vendredi 8 mars à nouveau, nous déplorons des affrontements avec d’un côté les civils palestiniens, et de l’autre, l’armée israélienne. Mais cette dernière, comme à son habitude, n’a fait que se défendre.
Le 3 mars dernier, des musulmanes en plein sitting devant un passage menant à l’Esplanade auraient été galamment dégagés par nos petits soldats de plomb qui n’ont, rappelons-le, de plomb que la cervelle. Dans la bousculade, un Coran s’est retrouvé au sol. Jeté par un soldat selon les uns, tombé accidentellement selon les autres, toujours est-il que des photographes avaient immortalisé la chose. Vendredi le sujet à été comme qui dirait abordé, d’où les heurts.
Jets de pierres et coktails molotov contre grenades étourdissantes, un éternel recommencement. D’ailleurs on pourrait se poser la question de la légitimité du qualificatif « étourdissantes » pour les grenades. Le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld n’aurait pas choisi ce mot au hasard. Presque sympathiques ces grenades, non ? On aurait même envie d’en essayer une tellement le mot « étourdissante » cache l’aspect violent et destructeur, sur le plan physique comme sur le plan psychologique, de ces petites bébêtes. De même, Mr Rosenfeld affirme que certains policiers auraient été blessés par des pierres. Déclaration qui nous laisse dubitatifs quand on imagine ces guerriers armés jusqu’aux dents et plus couverts qu’une femme en burka risquer leur vie en se prenant un caillou dans les dents.
Dans le même temps, en Cisjordanie, des centaines de personnes enterraient le jeune Mohammad Asfour, 22 ans, du village d’Aboud. Il avait succombé jeudi dernier à ses blessures. Blessures infligées par l’armée israélienne en février dernier lors d’une manifestation de solidarité avec les Palestiniens détenus en Israël, qui avait mal tourné.
crédit photo : Ralph Braumer / age fotostock