Il semblerait qu’en pays sioniste, une étape supplémentaire vers une ségrégation raciale assumée ait été franchie.
Une décision appropriée ?
En effet, ce lundi 4 mars, le ministère israélien des transports lançait sa première ligne de bus exclusivement réservée aux Palestiniens ayant l’aimable autorisation de retourner sur leurs terres colonisées à la seule condition de travailler pour les envahisseurs.
Si officiellement « le plan vise à faciliter le déplacement des passagers palestiniens et à leur offrir une solution face aux compagnies de bus pirates, qui leur soutirent des prix exorbitants », tente de faire avaler la compagnie israélienne Afikim gérant les lignes de bus controversées, la réalité semble toute autre.
Une mesure préventive ?
La décision ferait en fait suite aux nombreuses plaintes déposées par la clientèle juive dénonçant l’affluence des usagers sur les lignes également fréquentées par les Arabes. « Les nouvelles lignes vont réduire la charge qui s’est formée sur le réseau de bus, résultat de l’augmentation du nombre de permis de travail accordés aux Palestiniens», affirme un communiqué ministériel.
A la pression des colons s’ajouterait, selon certaines figures politiques locales, le risque sécuritaire posé par la présence d’utilisateurs arabes dans les bus empruntés par les colons. En plus donc de gêner par leur nombre, la dangerosité de simples travailleurs effraie. Et vérification sera faite par des contrôleurs, affirment certains conducteurs, les Palestiniens n’auront donc d’autre choix que celui de la ségrégation.
Une dérive creusant le fossé communautaire
Ofra Yeshua-Lyth, passagère du bus 286 entre Tel-Aviv et la Cisjordanie, fait cet inquiétant témoignage : « L’officier de police, le sergent major Shai Zecharia, a arrêté le bus à une station. Les soldats ont alors ordonné aux Palestiniens de descendre. La première chose qu’ils ont faite a été de collecter leurs cartes d’identité. Un par un, les Palestiniens ont été sommés de quitter la station de bus et de rejoindre à pied le point de contrôle Azzun Atma, qui se trouvait à 2,5 km de l’interconnexion Shaar Shomron. » Pour seule explication, l’officier de police leur a lancé : « Vous n’êtes pas autorisés [à voyager] sur l’autoroute 5. Vous devriez voyager dans des vans spéciaux, pas sur des bus israéliens. »
Source : LePoint.fr
Crédit Photos : AFP/Menahem Kahana