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Aafia, musulmane, violentée par l’Amérique et détenue

par Redaction

L’après 11 septembre 2001, « la guerre contre le terrorisme », fut en fait une guerre contre l’Islam, un Jihad mené par des colonisateurs, contre les musulmans. Le Dr Aafia Siddiqui, détenue depuis plus de 10 ans, en est l’une des victimes les plus tragiques, enlevée, torturée, violée à répétition, et son calvaire continue d’une manière très horrible, une vie brisée et ravagée, et dont les médias ne parlent pas. Mais le mois dernier suite à la prise d’otage à Amenas en Algérie, le cas d’Aafia a refait surface car les preneurs d’otages parmi leurs revendications  réclamaient la libération d’Aafia.

Aafia, femme pratiquante et engagée

Aafia est née au Pakistan le 2 Mars, 1972. Elle a émigré aux Etats-Unis  en 1990 pour l’université, titulaire de plusieurs masters et d’un doctorat en sciences neurocognitives de l’Université Brandeis. Au début de 2003, Aafia est rentrée  au Pakistan. Avant ça, elle a épousé un médecin, elle a vécu à Boston, où elle a élevé ses enfants, a recueilli des fonds pour des organismes de bienfaisance, elle a aussi crée une association, elle a fait du bénévolat, en bref Aafia a eu une vie bien remplie et aux services des autres. Aafia était une femme normale qui menait une vie normale, jusqu’à ce que le F.B.I la qualifie de « terroriste, un haut profil d’Al-Qaïda ».

L’association dont elle s’occupait offrait des Corans et autres documents islamiques  pour les musulmans dans les prisons locales. Elle a aussi écrit trois guides pédagogiques sur la foi. Plus aussi sur la façon de faire  la  Daw’ah,  de fournir des informations et sur  la formation religieuse des appelants da’iyas (à l’Islam). Elle a écrit: «Imaginez notre effort dans la  Daw’ah, humble mais sincère qui se transforme en un mouvement de Da’wah majeur dans ce pays! Il suffit de l’imaginer! Et nous récoltons  la récompense de tous ceux qui acceptent l’Islam via ce mouvement pour  les années à venir. Penser et planifier gros. Puisse Allah nous donner cette force et la sincérité afin que notre humble effort se poursuive et s’étende jusqu’à ce que l’Amérique devienne un pays musulman.  » Aafia a aussi enseigné aux enfants musulmans locaux le dimanche, mais sa plus grande passion était d’aider les musulmans opprimés dans le monde entier, tout en continuant de lever des fonds et surtout de s’occuper de ses trois jeunes enfants à la maison.

Aafia S

Mais comme nous l’avons déjà vu depuis plus de 10 ans, ce genre d’accusations étaient fausses et infondées, et Aafia comme beaucoup d’autres a vu sa vie brisée, au nom de la guerre contre l’Islam. Des accusations qui sont  tellement énormes et flagrantes contre le Dr Aafia Siddiqui, qui n’est coupable que d’être musulmane, musulmane dans une Amérique qui a décrété qu’elle était là au mauvais moment, et qui l’a prise pour cible.

Il n’y a aucune preuve contre elle, comme pour des milliers d’autres, musulmans de France, d’autres pays d’Europe, d’Amérique ou d’ailleurs arrêtés et détenus des années par les autorités américaines. De toute façon, ces preuves fictives sont classées secret défense, et dans les procès de ces accusés-victimes, on se croirait dans un film, ou au cirque, témoins sous pression, contraintes, ou payés pour coopérer. Et sans oublier les jurés qui sont intimidés afin de condamner des innocents pour des raisons politiques.

Le lynchage médiatique d’Aafia

Malgré les faux rapports des médias, elle n’est pas un microbiologiste, un généticien ou un neurologue. Elle n’a pas non plus la formation pour fournir une expertise pour le terrorisme ADM. Comme son avocate, Elaine Whitfeld Sharp, explique: «L’accusation a affirmé que Aafia a été impliquée dans la guerre biochimique. Elle ne prenait pas les cellules du cerveau pour tester la façon dont ils réagissent  aux gaz.»

Et les médias les plus importants sont bien souvent les complices de ces mascarades. Comme par exemple ces quelques titres dans les grands médias américains au sujet d’Aafia : « La femme leader d’Al-Qaïda… » , « Mata Hari…. », La femme Al-Qaïda…. » Et ces mêmes médias qui relayaient des accusations non fondées contre Aafia, telles que :

– sa possession de produits radiologiques, chimiques, biologiques, de cyanure ainsi que d’instructions pour fabriquer une « bombe sale »
– des documents relatifs à des attaques causant un grand nombre de blessés
– une liste de cibles à New York, telles que la Statue de la Liberté, Wall Street, l’Empire State Building…
– le recrutement de terroristes
– sa possession d’extraits de « l’Arsenal anarchiste »
– des méthodes d’attaques par drones, des bombes sous-marines…
– une clé USB pleine de mails décrivant des « cellules spécifiques », et les attaques prévues

L’opinion des autorités américaines

Selon le F.B.I, lorsqu’elle a été capturée, Aafia était un « trésor » de l’information sur les partisans du terrorisme en Amérique et à l’étranger. John Kiriakou, un agent de la C.I.A avait d’ailleurs déclaré qu’elle était

« la capture la plus importante depuis 5 ans »

un agent « radical », impliquée dans la planification, avec une plusieurs opérations possibles, et une tentative éventuelle d’attenter à la vie du Président. Selon un fonctionnaire anonyme du contre terrorisme, Aafia est « une personne très dangereuse, il n’y a aucun doute là-dessus… », et d’autres sources anonymes de trois organismes fédéraux l’ont accusée de complot et qu’elle cherchait à empoisonner tous les présidents américains vivants.

En raison du mariage de l’un de ses neveux, elle est liée apparemment à Khalid Sheikh Mohammed, l’un des cerveaux des attentas du 11 septembre, selon la Commission 9/11, et peu après la capture de Sheikh Mohammed, Aafia et ses enfants ont disparu.

A cause de sa Foi, de son activisme et de son intérêt pour l’opprimé, on comprend pourquoi elle a été ciblée et que l’adjoint du procureur américain, Christopher LaVigne disait d’Aafia qu’elle était « un risque élevé pour la sécurité », et ce malgré l’absence de preuves à l’appui.

Que disent les proches d’Aafia ? 

Les amis et la famille d’Aafia nient catégoriquement ces accusations, déclarent que c’est une innocente victime de la persécution des Etats-Unis, pointant le fait des ravages qu’elle a subi en détention. Abu Sabaya, un de ces amis raconte cela à propos d’Aafia : « Je veux que vous sachiez  la préoccupation et le dévouement que cette femme avait de l’islam telle que décrite par ceux qui la connaissaient – un engagement qui a été manifesté par des actions qui ont été très simples et faciles, mais rarement mises en pratique par ceux qui en sont capables ». Ceux qui ont connu Aafia rappellent  qu’elle était une femme très petite, calme, polie et timide, que l’on remarquait à peine.

Elle et son mari, un médecin résident à l’Hôpital Brigham, ont utilisé leur appartement pour une organisation à but non lucratif 1999, ils l’ont appelé l’Institut de recherche et d’enseignement islamique. Cela n’avait rien à voir avec le terrorisme. Selon l’imam de la mosquée du quartier Faruuq Abdullah: « Ce que je sais d’Aafia est qu’elle vivait ici en Amérique, et son organisation partageait  l’information islamique avec le peuple américain. » Faruuq a été impressionné par son dévouement. « Aafia était une jeune fille américaine et une bonne sœur. » Elle voulait aussi que son mari utilise ses compétences médicales pour aider les moins fortunés. En dépit de sa foi sincère

«il n’y avait rien de radical chez Aafia Siddiqui. Elle m’a juste semblé être  une personne très gentille. »

Aafia, de mère à prisonnière

Mère de trois enfants, et victime de violence extrême en détention. Selon sa mère, Ismet, elle  a quitté la maison familiale à Gulshan-e-Iqbal au Pakistan dans un taxi le 30 Mars pour attraper un vol pour Rawalpindi, mais elle n’a jamais atteint l’aéroport. Des sources à l’intérieur prétendent qu’elle a été ramassé par des agents de renseignement en cours de route, et les premiers rapports suggèrent qu’elle a ensuite été remise au FBI.

Elle avait disparu depuis plus d’un an lorsque l’agence a publié sa photo sur son site Web. Peu de temps après, une histoire a été divulgué au sujet de son implication dans le commerce du diamant au Libéria, avec elle comme  membre d’Al-Qaïda. L’avocat de la famille, Elaine Whitfield Sharp, a appelé accusation « une bénédiction déguisée », car les autorités prétendent qu’ Aafia était  au Libéria à un moment précis où elle peut prouver qu’elle était à Boston.

La mère d’Aafia  a dit que quelques jours seulement après la disparition de sa fille, un homme à moto est venu à la maison familiale et l’a avertie qu’elle ne devait rien dire sur ce qui s’était passé, si elle voulait revoir ses petits-enfants et Aafia nouveau. La famille a été « ramassée » par les autorités locales et placée en détention. Un porte-parole du ministère de l’intérieur et deux responsables américains anonymes ont confirmé le rapport dans la presse. Ils se sont ensuite rétractés de  leurs déclarations, mais la chaine locale de Chicago NBC a signalé que Aafia a été interrogée par les services de renseignement américains.

À l’époque, le site du FBI a déclaré: «Bien que le FBI n’a pas d’informations indiquant cet individu est relié à des activités terroristes spécifiques, le FBI aimerait localiser et interroger cet individu. » L’agence savait très bien ce qui s’était  passé,  que Aafia était en détention secrète, que son supplice atroce avait commencé, et qu’eux-mêmes ainsi que les  autres autorités américaines y ont participé.

La prison américaine de Bagram en Afghanistan, prison à  torture

Après son enlèvement, Aafia a disparu dans l’enfer de Bagram et a été connu seulement comme « prisonnier 650. » Puis, plus tard, par des prisonniers libérés, comme la « Gray Lady (femme grise) de Bagram» à cause de ses cris qu’ils ont entendu pendant des années.

La journaliste britannique Yvonne Ridley a écrit sur  le «Prisonnier 650 » de Bagram et son calvaire,  elle a subi  la torture et à plusieurs reprises a été violée pendant plus de quatre ans.

 « Les cris et échos de cette femme sans défense tourmentée  dans la prison ont incité les prisonniers à se mettre en grève la faim. »

Ridley l’appelait une «dame grise car elle était presque un fantôme, un spectre dont les cris et les hurlements continuent de hanter ceux qui l’entendaient. Cela n’arriverait jamais à une femme occidentale. »  Il l’ont fait à Aafia, et d’autres femmes musulmanes, et leur calvaire continue horriblement.

D’autres prisonniers ont été battus, enchaînés, suspendus au plafond par les poignets, et soumis à de nombreuses autres tortures et humiliations – pendant des mois ou des années. Dans certains cas, si horriblement qu’ils en sont morts. Aafia et d’autres femmes ont été (et sont encore) à Bagram et d’autres aux États-Unis dans les prisons à torture  (y compris les  navires  à torture  en mer), selon la  journaliste britannique Yvonne Ridley: «Il ya beaucoup de femmes musulmanes en captivité par les forces américaines et si les gens restent  silencieux, ils perdent leurs sœurs pour toujours. « Certains sont traités pire que Aafia. »

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À un moment donné, à Bagram (au nord de Kaboul à la base aérienne américaine) a détenu deux fois plus de prisonniers que Guantanamo et probablement en détient encore des centaines. Ils sont entassés dans des cages grillagées, souvent torturés, forcés de dormir sur des nattes de plancher, et des seaux pour les latrines, ou du moins  jusqu’à récemment. De nombreux prisonniers sont détenus au secret, ils ont été là pendant  des années, n’ont pas accès à un avocat, ou de toute connaissance des faits allégués contre eux. La plupart, sinon tous, sont des victimes innocentes ou coupables seulement d’être musulmans au mauvais moment au mauvais endroit.

Ce qui est connu à propos de Bagram vient de prisonniers libérés ou transférés qui ont obtenu l’accès à un avocat. Au début de 2008, le New York Times a également indiqué que le Comité international de la Croix-Rouge a déposé une plainte confidentielle contre  les autorités américaines  car  ces prisonniers ont été détenus au secret pendant des semaines ou des mois dans des cellules d’isolement et soumis à des traitements cruels (torture), en violation du  droit international.

En Février 2005, The Guardian de Londres a rapporté qu’un prisonnier nommé Mustafa avait les yeux bandés, menotté, bâillonné, et forcé de se pencher sur une table par trois soldats américains. Ils ont ensuite « de force enfoncé un bâton dans mon rectum …. je ne pouvais pas arrêter de crier quand c’est arrivé. »

Dans un autre cas Wesam Abdulrahman Ahmed Al Deemawi, pendant  plus de 40 jours, il a été menacé par des chiens, déshabillé et photographié « dans des positions honteuses et obscènes », placé dans une cage avec un crochet et une corde, pendu, et accroché avec les yeux bandés pendant deux jours. Les deux hommes n’ont jamais été inculpés et ont été libérés par la suite.

Droit américain et international sur les prisonniers de guerre et les disparitions forcées

 Les États-Unis et le droit international sont clairs et sans équivoque sur les détentions des prisonniers et leur traitement. L’Amérique de George Bush les a souillé, et au vu de l’équipe de l’administration Obama (avec ou sans Guantanamo) ça promet peu ou pas de changement. Ces pratiques horribles sont des crimes graves de guerre et contre l’humanité et ne devraient jamais être tolérés contre une personne pour une raison quelconque. Pourtant, ils perdurent.

Aux États-Unis  on défini les crimes de guerre comme des infractions graves aux Conventions de Genève (1949) et des violations de son article 3: …. Les actes suivants sont interdits en tout temps et en tout lieu …. : Atteintes à la vie et à la personne,  assassinats, mutilations, les traitements cruels et la torture, Les traitements humiliants et dégradants, Condamner ou exécuter des détenus sans un jugement préalable, rendu par un tribunal régulièrement constitué, assorti des garanties judiciaires reconnues comme indispensables …. par les peuples civilisés, S’assurer que les blessés et les malades sont bien pris en charge.

L’US Army Field Manual 27-10 est également explicite sur le droit. Il intègre les principes de Nuremberg interdisant les crimes contre l’humanité, et oblige spécifiquement les soldats à désobéir aux ordres illégaux. Le paragraphe 498 stipule que toute personne, militaire ou civil, qui commet un crime en vertu du droit international en assume la responsabilité et peut être punie. Le paragraphe 499 définit un «crime de guerre». Le paragraphe 509 nie la défense d’ordres supérieurs dans la commission d’un crime. En vertu de l’article VI de la Constitution (la clause de suprématie), le droit international fait partie du droit interne, et les présidents américains prêtent serment conformément à l’article II, section 1, article 7 de «préserver, protéger et défendre la Constitution …. » En outre, l’article II, section 3 éxige que le président «veille à ce que les lois soient fidèlement respectées »

Les prisons secrètes américaines, prisons à torture

Le droit international des droits humains a également interdit strictement les détentions secrètes. En vertu du principe 6 des Principes des Nations Unies (mai 1989) sur la prévention efficace des exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires: «Les gouvernements doivent s’assurer que les personnes privées de liberté sont détenues dans des lieux de détention reconnus officiellement, et que des informations précises sur leur arrestation et le lieu, y compris les transferts, soient immédiatement disponibles pour leurs proches et leurs avocats ou autres personnes de confiance .  »

Les lois américaines et internationales ne laissent aucune ambiguïté sur la torture ou sa gravité lorsqu’elle est pratiquée. L’article 13 de la Convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre stipule que: « Les détenus « doivent en tout temps être traités avec humanité. Tout acte ou omission illicite de la Puissance détentrice entraînant la mort ou mettant gravement en danger la santé d’un prisonnier de guerre en son pouvoir est interdit …. ces personnes  doivent à tout moment être protégées , en particulier contre les actes de violence ou d’intimidation …. »

La Convention de  Genève interdit également la torture physique ou mentale, toutes les autres formes de contrainte, les punitions collectives, les peines corporelles, et tout type de violence. Ces actes sont des «crimes de guerre».Diverses autres lois américaines et internationales les ont également  interdits, et pourtant ils sont la politique américaine officielle, jusqu’ici avec impunité.

En Décembre 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Il affirme que: «Tout acte de disparition forcée constitue un outrage à la dignité humaine. Il  soustrait la victime de cet acte à la protection de la loi et cause de graves souffrances à eux et à leurs familles. Elle constitue une violation des règles du droit international, notamment le droit à la reconnaissance en tant que personne devant la loi, le droit à la liberté et à la sécurité de la personne, et le droit de ne pas être soumis à la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ….

Aucun État ne doit commettre, autoriser ou tolérer la disparition forcée et doit mettre fin à de tels actes  dans tout territoire sous sa juridiction. De telles pratiques constituent des crimes de guerre et contre l’humanité. »

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En 2005, le Centre pour les droits de l’homme et la justice mondiale (CHR & GJ, New York University School of Law) a publié un rapport intitulé: « Le destin et la localisation inconnue : Les détenus de la Guerre contre le terrorisme ». Il a présenté 28 personnes qui peuvent être dans des sites secrets de détention (États-Unis) « et inclus les informations connues sur Aafia à l’époque. CHR & GJ dit que les disparitions forcées se produisent « lorsque des personnes sont privées de leur liberté par des agents de l’Etat et l’Etat ne parvient pas à fournir des informations sur leur sort ou le lieu ; car grâce à ces mesures, les détenus sont placés sous la protection de la loi. »

Les « disparitions » comprennent ces pratiques: Les individus, souvent non identifiés,  qui sont détenus en secret aux États-Unis ou dans  des «sites noirs». Les personnes  basées à l’étranger dans des sites sous contrôle américain, Les personnes détenues dans des zones de conflit et qui ne sont  pas correctement enregistrées  et / ou identifiées comme «prisonniers fantômes» de la CIA sur des installations militaires américaines comme à Bagram.

États-Unis d’Amérique contre  Siddiqui Aafia : une peine de 86 ans

Le 2 Septembre, le ministère de la Justice a  inculpé Aafia « pour avoir tenté de tuer des ressortissants américains en Afghanistan et six chefs d’accusation supplémentaires. »  Le 4 Septembre, elle a comparu devant le juge Richard Berman la Cour américaine pour le District Sud de New York.

Michael Garcia, procureur Etats-Unis pour le district sud de New York, a déclaré dans un communiqué de presse le 2 septembre que le 18 Juillet, 2008, «une équipe des États-Unis composée de  militaires et de  policiers, et autres, ont  tenté d’interroger  Aafia Siddiqui à Ghazni, en Afghanistan, où elle avait été détenue  par la police locale la veille …. , à l’insu de l’équipe derrière un rideau – Aafia a obtenu de l’un des officiers de l’armée américaine  un  fusil M-4 et essayé de lui  tirer dessus , et sur les autres membres américains de l’équipe. Aafia Siddiqui a alors agressé l’un des interprètes de l’armée américaine, alors qu’il tentait de reprendre le fusil M-4. Siddiqui a ensuite agressé l’un des agents du FBI et l’un des officiers de l’armée des États-Unis, alors qu’ils tentaient de la maîtriser.  »

Garcia n’a rien dit à propos des années de torture et de viol à Bagram ou que cette femme  fragile et  affaiblie de 50 kilos soit confrontée  à trois officiers de l’armée des États-Unis, deux agents du FBI, et deux interprètes de l’armée, qui d’une manière  inexplicable n’ont  pas gérés son assaut, trois d’entre eux pour  obtenir leur fusil, ont ouvert le feu à courte distance et elle a été gravement blessé.  Comme son avocat l’a dit:

« Regardez cette femme qui est très petite (et très fragile et affaiblie par le supplice qu’elle a subi), et demandez-vous comment elle s’est engagée dans un conflit armé …. avec six militaires armés et bien entraînés, comment est-ce arrivé ? Et comment a-t-elle pu leur tirer dessus ? Je pense que vous pouvez répondre à cela, vous ne pouvez pas ? »

Garcia a relaté les allégations énumérées plus haut à propos de certaines «cellules», des notes manuscrites sur une attaque avec des pertes massives,  construction  de « bombes sales », et l’utilisation de divers dispositifs et les moyens de les dispenser. Il a également été allégué que avant le 11 septembre, elle s’est rendue au Liberia où elle a été impliqué dans le commerce illégal de diamants pour soutenir Al-Qaïda et a ensuite ouvert une boîte postale au bureau de poste Baltimore pour un de ses membres. Aucune de ces affirmations n’est crédible ou a été démontrée dans son acte d’accusation.

La détérioration de l’état  d’Aafia

En réponse à la lettre du député britannique Lord Nazir sur le sort d’Aafia, les autorités américaines ont confirmé qu’elle est incarcérée à Carswell où elle est en cours d’évaluation psychiatrique, alors qu’elle a  désespérément besoin de soins médicaux. Nazir a précédemment soulevé des questions au sujet de sa détention et a dit

« qu’elle subissait la torture physique et était continuellement violée par les officiers de la prison Bagram  pendant plus de quatre ans.

Il veut maintenant qu’elle soit  immédiatement libérée et rapatriée au Pakistan en raison  des accusations douteuses ainsi que tous les traitements horribles qu’elle a enduré , et qu’elle n’est encore coupable de rien.

Aafia est dans un état déplorable et, selon le juge Berman, pas dans un état d’esprit correct à subir son procès. Le 7 Août  2008, Iqbal Haider, co-président de la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP) exprime son inquiétude à son sujet. Déclarant  cela choquant et préoccupant et que les photos qu’il a pu voir d’Aafia   lui montrent une femme battue,  frêle et sans défense, les effets des années de torture, de sévices, et de viol continu.  Il ya les cernes sous ses yeux, son  nez cassé et mal réparé, dents et  lèvres émiettées et, l’image d’une déshydratation sévère, malade presque comme sur le lit de mort. Elle montre la brutalité inhumaine dont fait preuve une nation qui se prétend civilisée

Selon la famille de Aafia et HRCP, sa condition physique est déplorable, et elle a grandement besoin de soins médicaux immédiats à l’extérieur de la prison Carswell.  « Sa blessure suintait du sang», et ses vêtements étaient trempés. Plus tôt au cours de sa détention, l’un de ses reins a été retiré, mais sa douleur abdominale persiste, et elle est peut-être victime d’une hémorragie interne. Ses dents ont été retirées. Sa blessure par balle a été soignée avec incompétence, et son état général est très grave et potentiellement mortel.

Cette pauvre femme a été ravagée par un état de fonctionnement hors la loi pénale à des fins politiques. Son traitement scandaleux continue. Son fils, Ahmed (un citoyen américain), est détenu en Afghanistan, mais le sort de ses deux autres autres enfants est inconnu. Aafia a été condamnée à 86 ans de prison.

Un comité de soutien a été crée pour Aafia, et un site internet www.justiceforaafia.org , afin qu’elle ne soit pas oubliée. De nombreux rassemblements et  actions sont menés pour la soutenir et pour réclamer sa remise en liberté.

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Chronologie de l’affaire de Aafia

– 18 Mars, 2003: le FBI demande une information d’alerte sur Aafia;
– 29 Mars: le FBI croit que Aafia est peut être un « fixateur » d’Al-Qaïda, qui transfére de l’argent pour soutenir les opérations de «terroristes»;
– 30 Mars: Aafia disparaît en route vers l’aéroport pour un vol à destination de Rawalpindi;
– 3 Avril: CNN rapporte que Khalid Cheikh Mohammed d’Al-Qaïda  (arrêté le 1er mars ) a mentionné Aafia pendant ses interrogatoires; les autorités pakistanaises nient toute connaissance de ses allées et venues;
– 4 Avril: le FBI nie avoir capturé et  détenir Aafia;
– 26 mai: John Ashcroft, et le directeur du FBI, Robert Mueller, citent dans des rapports que Al-Qaida projette une attaque contre les Etats-Unis à l’été ou à l’automne; Aafia est désigné comme agent d’Al-Qaïda « opérationnel et facilitateur» et est l’un des sept membres d’al-Qaïda recherché
– 28 mai 2004: Le ministère de l’Intérieur du Pakistan confirme que Aafia a été remis aux autorités américaines en 2003 après qu’il a été incapable d’établir des liens qu’elle a pu avoir avec Al-Qaïda;
– En 2006 : un rapport d’Amnesty International mentionne  Aafia comme l’un des nombreux «disparus» dans la «guerre contre le terrorisme»;
– 2007 : Le rapport « Prisonnier fantôme »  de Human Rights Watch mentionne que Aafia est « peut-être dans un lieu  secret de détention de la CIA
– Février 2008 : Le rapport de la Commission de Human Rights Watch a déclaré que Aafia a été amenée  à Karachi et sévèrement torturée pour obtenir son témoignage contre Khalid Cheikh Mohammed
– 7 Juillet 2008: La journaliste anglaise Yvonne Ridley identifie Aafia comme « prisonnier 650 » à la prison américaine Bagram  en Afghanistan, prison de torture
– 11 Juillet: le lieutenant-colonel Rumi Nielson-Green de l’armée américaine nie que des femmes sont détenues à Bagram;
– 31 Juillet: le FBI dit au frère d’Aafia, qu’elle est en détention américaine
– 4 Août: un communiqué de presse indique que la police nationale afghane de Ghazni a arrêté Aafia le 17 Juillet et qu’elle a été blessée le lendemain, tout en essayant de tirer sur le personnel de l’Armée des États-Unis
– 6 Août : Le magistrat américain, le  juge Ronald Ellis ordonne qu’ Aafia soit  détenue  sans caution, son avocat commis d’office, Elizabeth Fink, dit que les  accusations portées contre elle sont «absurdes» et une enquête sur le cautionnement a été fixée pour le – 11 Août, et un autre pour le 18 Août pour déterminer si elle doit être jugée
– 12 Août: l’ambassade du Pakistan à Washington demande formellement que Aafia soit rapatriée au Pakistan;
– 13 Août: l’armée américaine en Afghanistan nie qu’elle  ait jamais eu  Aafia en détention et qu’un prisonnier avec un  nom féminin était quelqu’un d’autre
– 12 Septembre: selon un rapport publié dans Le MIT Tech, des documents judiciaires publiés indiquent que Aafia « a été diagnostiquée avec type de psychose dépressive chronique; »
– 23 Septembre: le juge Richard Berman entame  un plaidoyer « non coupable »  en faveur d’Aafia, elle refuse de se présenter au tribunal car cela nécessite  une fouille à nu, il établit au 17 Décembre  la date de la prochaine audience afin de déterminer son aptitude à subir son procès, il définit également 9 Mars 2009, comme une date provisoire
– 29 Septembre:  Les rapports quotidiens de World Net démontrent que pour la  « première fois depuis le 11 septembre, les agents de terrain de lutte contre le terrorisme ont été autorisés à espionner les jeunes hommes et femmes musulmans – y compris des citoyens américains – qui ont voyagé au Pakistan sans aucune preuve spécifique (ce qui suggère ) des actes répréhensibles;  »
– 2 Octobre: ​​Aafia est déplacée vers le centre médical fédéral Carswell, à Fort Worth, TX pour évaluation psychiatrique, en vain, son avocat a plaidé qu’elle n’y soit pas envoyée car elle avait un besoin urgent de traitement médical;
– 6 Octobre: Les  ​​sénateurs pakistanais Syed Hussain Mushahid, Sadia Abbasi Mehmood, et SM Zafar ont  rencontré Aafia, ainsi que Saeed Faqir de l’ambassade du Pakistan, elle leur raconte son calvaire – qu’elle a été enlevée en 2003, on lui a fait une injection, elle s’est retrouvé  dans une cellule, et a été contrainte de signer des papiers et d’avouer des choses qu’elle n’a pas faites; la vie de ses enfants ont été menacés et elle a été maltraitée gravement
– 17 Novembre : Le juge Richard Berman mentionne  qu’une évaluation psychiatrique indique que Aafia « n’est pas compétente pour procéder à la suite de sa maladie mentale, ce qui la rend incapable de comprendre la nature et les conséquences de la procédure à son encontre; »
– 17 Décembre : la prochaine date d’établissement à la Cour du district de New York Distric  pour déterminer si Aafia est apte à subir son procès;
– 9 Mars 2009:  début du procès d’Aafia.

Aafia  a été détruite physiquement et émotionnellement. La Aafia d’avant  a disparu. Sa survie est en danger. Et pour quoi? Pour sa Foi, sa dévotion, son origine ethnique, la charité humble, tout ce qui ne plait pas  à l’Amérique. Le message est clair pour tout le monde. Et nous  pourrions tous être des Aafia Siddiqui…

Aafia S 2

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0 commentaire

Sabrunur 5 mars 2013 - 17 h 12 min

Ya Allah!!!!!!

Dequelle façon peut-on agir pour l’aider ?

Qu’Allah la libère ainsi que tout les détenus, et qu’Ils détruise ses bourreaux.

Réponse
Jaafar 21 mai 2014 - 19 h 54 min

Bonjour,

pourquoi n’indiquez vous pas vos source ?? C’est très important votre article, personne n’en parle dans les médias en France ! Personne !

Sans les sources ont ne sait pas d’où vous tenez ces témoignages ? Répondez moi SVP c’est important.

Barakallahoufik

Réponse
Driss 22 mai 2014 - 11 h 47 min

Assalamou ‘alaykoum,

la source de cet article est nous-mêmes par le biais de l’auteure qui est une envoyée sur place. Les médias n’en parlent pas pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont pas intérêt à le faire. Wa fika.

Réponse
Emilie 18 juin 2017 - 20 h 28 min

Excuse moi mais tu devrais aller lire la page Wikipedia française d’Afiaa tu liras là de  » vrais » informations sourcées à la poudre de Times qui d’ailleurs n’a jamais parlé du traitement de l’armée américaine fait sur elle. Wikipedia réplique même en parlant d’un  » sentiment de victimisation présents chez les musulmans ». Qu’ils aillent au diable

Article complet merci pour la chronologie.
Mais mon Dieu, rien de neuf depuis…

Réponse
Dhikra 30 décembre 2015 - 16 h 27 min

As salamou alaikoum wa rahmatou Allahi wa barakatouh

Ya Allah, mon coeur s’est déchiré à la lecture de cet article !! La hawla wa la qouwatta ila Allah, inna lillah wa inna ilayhi rajioune

Puisse Allah venir en aide à nos frères et soeurs torturés et emprisonnés dans le monde entier, et les venger contre ces bourreaux et ces animaux !

Une vraie déchirure!

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TROUDI 30 décembre 2015 - 21 h 26 min

salem je viens de lire cet article j’en ai les larmes aux yeux mais on vit t’on ?
Comment se fait il que l’on en parle pas en france de toute manière les etats unis sont mal placé pour donner des avis des conseils aux autres pays car dans le leur depuis le 11 septembre 2001 , beaucoup de prisonniers sont dans leurs prisons et lequel ? Sans avocat sans famille disparu de la société Où sont les droits de l’homme pour visiter ces prisonniers , même les animaux sont mieux traités que ces êtres humains quand j’entends ou je lis des histoires je me pose des questions. Maintenant que devient cette femme pourquoi des hommes politiques ne s’impliquent pas pour sa libération , c’est trop facile de dire qu’elle est folle un bon pretexte et ou sont ses enfants et son mari ?

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