Les fêtes de fin d’année arrivent avec leur lot de promotions, de publicités, d’appel à la consommation. En musulmans que nous sommes, toute cette ferveur nous semble irraisonnée et Al hamduliLah ne nous concerne pas. Pourtant, il est devenu difficile de passer à côté, on pousse les gens à consommer davantage histoire de leur faire croire que leurs soucis n’ont plus d’importance et qu’on est, soudainement, tous frères et unis à ce moment-là de l’année. Attention ! Il n’est pas question ici de faire le procès des « fêtes religieuses » ( surtout quand elles n’ont de religieux que le nom ) mais de proposer aux membres de la communauté, ceux qui ont envie de rester vigilants et de ne pas sombrer dans la complaisance inutile et pire dans l’oubli de nos engagements, quelques conseils..
Conseil n°1 : Éteignez votre télévision
La télévision est le terrain de prédilection de nombre d’annonceurs en quête de gros sous, de publicitaires pervers qui ne reculent devant rien pour inonder vos foyers de choses superflues, quitte à semer la zizanie entre les membres de la famille. Pour preuve, aujourd’hui et depuis près de vingt ans, la publicité s’adresse directement à vos enfants, peu importe votre avis, ce jouet ridicule, très cher et très laid, il le leur faut, question de vie ou de mort ! Bref, la pub à éviter ( si vous avez du mal à vous passer de télé, coupez au moins le son ). Sans compter les téléfilms mièvres au possible diffusés en boucle sur toutes les chaînes, qui anéantissent toute réflexion et libre-arbitre, préparant ainsi nos pauvres cerveaux aux pubs qui arrivent juste après… Le serpent se mord la queue.
Conseil n°2 : Évitez les grandes surfaces
Dès novembre ( et parfois même avant ) les grandes surfaces et autres supermarchés se préparent à remplir leurs caisses en vous délestant de vos pauvres deniers. C’est une grosse machine de guerre opération marketing de grande ampleur qui vise à nous rendre heureux et euphoriques en nous proposant une quantité de produits dont on se passerait bien. Pour éviter le racket collectif, préparez votre liste de course ( une bonne fois pour toute ) et ne perdez pas de temps dans les rayons, la tentation est grande !
Conseil n°3 : Occupez-vous des vôtres
On le répète en boucle, ces réveillons sont le moment de gâter vos proches, de leur faire plaisir, de passer du temps avec eux. Un discours qui sonne souvent faux quand on voit le tracas que causent ces fêtes familiales pour la plupart des gens. Est -il nécessaire de rappeler que l’islam nous invite à nous occuper de nos proches ( et à plus forte raison de nos enfants ) tout au long de l’année ?
Conseil n°4 : Ayez un comportement irréprochable
En France, nombreux sont ceux qui se préparent à fêter Noël ou encore la nouvelle année, au sein de notre communauté on s’y prépare aussi. A-t-on pour autant besoin de leur jeter en plein visage qu’ils iront, eux et les leurs, brûler en enfer ? La douceur et la patience sont des vertus enseignées par notre Bien-Aimé prophète (Paix et bénédictions sur lui ). L’agressivité et la dureté ne servent à rien, préservez votre entourage d’une colère inutile. Au contraire, prouvez-leur qu’on est apaisé, serein et heureux même quand on reçoit pas de cadeaux…
Conseil n°5 : Instruisez-vous
Il est tellement plus facile d’exprimer ses raisons, ses principes lorsqu’on maîtrise son sujet. Quelles sont les origines de ces fêtes ? On reconnait volontiers aujourd’hui que le 25 décembre a été choisi pour se substituer aux fêtes païennes anciennes. Quant à la célébration du nouvel an, elle demeure une fête profane depuis toujours.
Précision n°1 : Que doit-on faire lorsqu’on est musulman et qu’on nous souhaite de « joyeuses fêtes » ?
Ibn ul-Qayyim écrit en susbtance : « Les féliciter à propos des symboles de leur religion est interdit à l’unanimité. Par exemple les féliciter pour leurs fêtes ou leur jeûne, et leur dire alors : « Joyeuse fête ! » etc. Si celui qui dit ceci ne tombe pas lui-même dans le kufr, il commet au moins un interdit. C’est comme si on félicitait ce non musulman pour sa prosternation devant la croix » (Ahkâmu ahl-idh-dhimma, pp. 205-206).
Al-Qardhâwî, pour sa part, a un avis nuancé par rapport à celui de Ibn ul-Qayyim. Il écrit en substance : « Je sais que certains savants, comme Ibn Taymiyya dans son livre Iqtidhâ us-sirât al-mustaqîmi mukhâlafata as’hâb il-jahîm, ont été sévères à propos des fêtes des non-musulmans. Je suis moi aussi d’avis qu’un musulman ne doit pas célébrer une fête religieuse non-musulmane. Certains musulmans se sont mis à fêter Noël comme ils fêtent la Eid ul-fitr et la Eid ul-adh’hâ. (…) Or nous musulmans célébrons nos fêtes religieuses et eux célèbrent les leurs »(Fatâwâ mu’âssira tome 3 pp. 672-673).
Al-Qardhâwî poursuit : « Mais je ne vois pas de mal à ce que un musulman souhaite une bonne fête à un non-musulman lorsque tous deux sont parents, voisins ou collègues : ce sont des cas où les relations humaines nécessitent cela. » Et il souligne : « Leur souhaiter bonne fête ne revient pas à reconnaître vrai ce qu’ils font, ni à être d’accord avec leurs croyances ou leurs pratiques religieuses. Il ne s’agit que de paroles de courtoisie, relevant de bonnes relations humaines »(Fatâwâ mu’âssira tome 3 pp. 672-673).
Précision n°2 Gardez en tête que nous avons nos propres fêtes, l’aïd al fitr et l’aïd al adha au cours desquelles il vous est recommandé d’offrir des cadeaux à vos proches. Gâtez vos enfants ! Ils auront ainsi beaucoup moins de difficulté à comprendre pourquoi ils ne reçoivent rien à Noël !
« Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateur de ce que j’adore. A vous votre religion, à moi ma religion. » Coran, sourate Al Kafiroun versets 4 à 6
Source : maison de l’islam
1 commentaire
Merci de ces précisions, car étant musulman issu d’une famille de français, je n’ai pu échappé a leur rendre visite pour ce noel, et je ne savais pas si leur rendre leur « joyeux noel » étais une faute ou pas. Merci 😉