Tout le monde se souvient de Zyed et Bouna. Deux adolescents sans histoire qui, poursuivis par des policiers s’étaient réfugiés dans un transformateur EDF. Ils y trouvèrent la mort. Un drame qui émeut toute une population et qui avait été le point de départ des émeutes de banlieues en 2005.[pullquote_right]«C’est un parquet complètement dépendant du pouvoir politique. Le pouvoir politique a toujours une responsabilité dans un dossier ô combien surveillé !» L’avocat des familles des victimes[/pullquote_right]
Premier procès : un non-lieu
En octobre 2010, cinq ans après le drame, deux des policiers comparaissaient devant le tribunal correctionnel pour « non assistance de personne en danger ». Le parquet de Bobigny décidait cependant de faire appel invoquant la méconnaissance du danger par les deux policiers. En avril 2011, la Cour d’appel de Paris prononcera un non-lieu, un sentiment d’injustice avait alors saisi les familles des victimes. Leur avocat Me Mignard avait fait savoir, après le verdict, que ses clients allaient se pourvoir en cassation «C’est une justice de peur qui a été rendue […] mais nous irons jusqu’au bout». Il accuse également le parquet de n’être «pas impartial».
Les familles réclament un nouveau procès
Ce matin, la Cour de cassation a estimé que la Cour d’appel de Paris n’avait pas tenu compte du plaidoyer des parties civiles avançant que les policiers auraient pu anticiper le fait que Zyad et Bouna allaient se retrouver sur le site EDF. Une phrase prononcée le soir du drame, notamment a été au coeur du débat [box_dark]« S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau » avait affirmé un policier.[/box_dark]
Malgré les réquisitions de l’avocat général, elle annule le non-lieu de la Cour d’appel et renvoie le dossier devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes pour qu’elle statue de nouveau.
Cela fait aujourd’hui 7 ans que les familles des victimes espèrent que justice soit rendue « C’est un évènement, un grand jour », s’est réjoui Siyakha Traoré, frère aîné de Bouna. « Je suis soulagé, maintenant on va aller de l’avant. J’attends maintenant des explications, que tout le monde soit entendu et que la justice fasse son travail », a-t-il ajouté, remerciant « tous ceux qui nous ont accompagnés dans ce combat ».[pullquote_left] »J’espérais, pour moi ils ne sont pas morts pour rien, on doit leur rendre justice »Siyakha Traoré, frère aîné de Bouna[/pullquote_left]
Une grande pensée pour Zyed et Bouna ( qu’Allah leur fasse miséricorde et les accueille dans Son Paradis ), leur famille auxquelles nous apportons tout notre soutien mais aussi à toutes les autres victimes de drame de la même espèce, en espérant que justice soit rendue.