L’annonce de la publication de nouvelles caricatures du Prophète Mohammed (Paix et bénédictions sur lui) dans le magazine Charlie Hebdo a un âcre parfum d’ironie et un goût amer de provocation réchauffée. L’ironie réside dans le fait qu’à la veille de cette nouvelle parution volontairement polémique, l’Art, le noble et l’intemporel, de la si riche culture islamique soit presque simultanément mis à l’honneur au Louvre.
Création d’un département des Arts de l’Islam
En plus de nombreuses richesses, aussi bien linguistiques que scientifiques, héritées d’une civilisation islamique érudite, l’Art de cette dernière a laissé une empreinte indélébile sur l’obscurantisme moyenâgeux des peuples d’Occident, période de l’Histoire que l’on a nommé « Âge des ténèbres », depuis la chute de Rome jusqu’à la Renaissance, soit durant près de 1 000 années… Tandis qu’en Orient, astronomie, médecine, mathématiques, géographie… étaient des domaines dans lesquels la civilisation arabo-musulmane apporta de considérables contributions. Il s’agissait de l’Âge d’or des sciences (entre les VIIIème siècle et XIVème siècle) et il paraît donc au vu de ces données peu étonnant qu’il fut aussi celui des Arts de cette civilisation. C’est donc depuis cette époque que se constitue une collection dont peuvent être fiers les conservateurs du musée du Louvre, collection qui sera désormais accessible au public dans son intégralité. Nous espérons qu’elle permettra de mieux comprendre un héritage mal connu et pourtant encore capital aujourd’hui.
Cependant, bien que cette islamophilie apparente se veuille rassurante, n’allez pas vous imaginer qu’elle découle d’un engouement soudain et d’une tentative sincère de réhabilitation de notre religion… Rappelons que ce projet avait été initié par J. Chirac en 2003.
Un passé qu’on encense mais une communauté qu’on méprise
On assiste actuellement à la dévalorisation de l’Islam à l’échelle mondiale. Le calme et la patience de la communauté musulmane sont rudement éprouvés. Et l’on constate, non sans déception, que plus les attaques entraînent des réactions épidermiques et se répercutent sur le quotidien du musulman lambda et plus les provocateurs enfoncent le clou.
C’est donc dans un climat d’irrespect, de tension et de discrimination que nos coreligionnaires ont accueilli ce mardi 18 septembre la nouvelle déroutante de la mise en valeur et l’exposition d’une partie de leur patrimoine culturel.
Surement vaudrait-il mieux se focaliser sur cette nouvelle et occulter les caricatures du Prophète. Il paraît effectivement raisonnable de ne plus faire trop cas des simagrées de journalistes en mal d’audience et de relais médiatiques, surfant sans cesse sur la vague de provocations à l’encontre d’une minorité visiblement dérangeante, dont la presse est friande.
Se réapproprier une Histoire
À la question : Pensez-vous qu’il est important pour le public français aujourd’hui de mieux connaître l’Islam ? Gwenaëlle Fellinger, conservatrice au musée du Louvre répond : « Oui c’est très important, pour un musée universel comme le Louvre, d’inclure cette civilisation dans son parcours. C’est d’autant plus important dans le contexte actuel de montrer que cette civilisation n’a pas qu’un aspect religieux, souvent interprété comme fondamentaliste. D’en montrer la richesse et la pluralité. »
Notre religion est indéniablement l’objet de toutes les attentions, controverses, et critiques de la part d’un Occident subjectif et bien souvent amnésique. Il est de notre devoir d’en étudier l’Histoire et les fondements afin de ne laisser à l’avenir quiconque salir ses origines et son Prophète (Paix et bénédictions sur lui).
Puisons dans notre héritage et soyons lucides de notre présent dans l’espoir de construire un avenir fidèle à l’Islam de ses origines.
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Très bel article -> très bien écrit.
Félicitations ^^
Merci beaucoup d’y prêter attention. 🙂