Journées du patrimoine : aujourd’hui et demain les portes des musées, châteaux et autres lieux culturels vous sont grandes ouvertes! Et si c’était l’occasion pour nous, de revisiter le patrimoine musulman en France. Oui, il existe, il est bien là et depuis longtemps ! Un peu de culture et de douceur… Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir Montpellier, capitale du Languedoc, ville étudiante par excellence. Elle regorge de richesses et possède surtout un patrimoine arabo-musulman précieux.
Montpellier et les musulmans d’hier
Pour retrouver la trace des premiers musulmans, il faut remonter au Moyen-Âge ! Le sud de la France était une terre d’échanges et de commerces pour une communauté musulmane qui illuminait alors le monde. Ces marchands-pionniers, originaires d’Andalousie ou d’Afrique du Nord se sont peu à peu installés et ont participé à vie sociale et économique de Montpellier mais aussi d’autres villes comme Marguerittes, Carcassonne et Narbonne où l’on a retrouvé les vestiges d’une mosquée datant du VIIIe siècle !
Dans le centre-ville de Montpellier, rue Jacques Coeur, sont exposées au musée de Société d’archéologie deux fragments de stèles funéraires sur lesquelles on découvre des inscriptions coufiques (anciens caractères arabes employés à Koufa, en Irak). Il s’agit de la tombe d’un jeune homme appelé Ibn Ayyûb, étudiant en science des traditions et leur interprétation selon le rite malékite. La stèle datant du XIe siècle contient aussi quelques vers écrits à la mémoire de ce jeune tâlib. Ibn Ayyûb, aurait-il été l’un des premiers étudiants arabe de Montpellier?
Montpellier, la ville des étudiants d’ici et d’ailleurs
L’université de médecine est l’une des facultés les plus anciennes d’Europe, créée en 1220, c’est même la plus vieille faculté en exercice au monde, ce que l’on oublie trop souvent de dire c’est que l’enseignement dispensé à cette époque vient de Bagdad, de Damas et du Caire. Les médecins arabes qui enseignent dans cette université sont nombreux, ils sont d’une grande importance car ce sont les seuls à pouvoir traduire les livres des plus illustres médecins Hippocrate, Galien, Aristoste mais aussi ceux d’ Al-Tabari, Ibn Rush ou encore Rhazes! Ils seraient aussi à l’origine du jardin de plantes médicinales à l’intérieur de l’université bien avant que celui-ci soit transformé en jardin botanique sous Louis XIII. Aujourd’hui encore Montpellier cultive ces liens historiques : les centres hospitaliers universitaires Hassan-II de Fès, au Maroc et Montpellier ont signé une convention de coopération en matière de santé. Les deux villes sont d’ailleurs jumelées depuis 2003.
Montpellier et les musulmans aujourd’hui
La communauté musulmane est beaucoup plus importante aujourd’hui et même si tous ne suivent pas une formation à la faculté de médecine, ils sont nombreux à marquer la ville de façon exemplaire. A l’image de Lhoussine Tahiri, responsable de l’Association des Franco-Marocains et de Mohammed Khattabi, imam de la mosquée de La Paillade. Tous deux ont contribué à faire de la plus grande salle de prière de Montpellier, la mosquée Ibn Rush « Averroès »
Depuis le mois de juillet de cette année, la mosquée n’est plus une salle de prière prêtée par l’agglomération de Montpellier mais bien la propriété des fidèles musulmans. Une bonne nouvelle que la communauté a accueilli avec joie alors qu’on entrait dans les premiers jours de Ramadan. Très fréquentée, c’est un modèle à la fois de fraternité, de tolérance et de modernité, la prière de l’Aid al-fitr a réuni plus de 15000 personnes
La mosquée Averroès est une des rares à Montpellier où le prêche du vendredi est traduit en français, elle est ouverte aux établissements scolaires désireux de faire le lien entre les cultures musulmane et occidentale. Et, c’est peut-être lié, le nombre de conversions dans cette mosquée est stupéfiant ! Dans son désir de répandre et propager le savoir, la mosquée propose par ailleurs des cours de sciences islamiques pour tout public. Elle est aussi une école d’arabe, les fins de semaine, pour les plus jeunes.
Montpellier rayonne en partie grâce à cet apport culturel des musulmans d’hier et d’aujourd’hui, c’est une ville où il fait encore bon vivre son islam.
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Salam aleykoum wr wb, j’ai lu votre article, tout en me cultivant car j’ignorai certaines choses… baraka Llah o fikoum.
Ensuite, j’aimerai ajouter une chose au dernier point souligner , qui relate qu’il y a dans cette ville, un bon vivre en terme d’Islam. Et bien, c’est pas forcément vrai, car c’est une ville, comme étant dit étudiante comme étant écrit dans l’article, c’est une ville à la population jeune, et les pratiquants ici présent, n’applique pas forcément un islam rigoureux ,bien au contraire, ils sont trop sensibles aux « fitnas » qui règnent sur la ville. Al hamdoulli Llah, qu’il y a des mosquées petites ou grandes, qui permettent de faire abstraction de la réalité de dehors…
Wa’alaykoum salam wa rahmatuLahi wa barakatuh akhy
Lorsque j’écris que Montpellier est une ville où il fait encore bon vivre son islam, je pense surtout à l’atmosphère tranquille qui se dégage de cette ville, peu de cas d’islamophobie, pas de campagne anti-islam, un rapport avec les différentes cultures des plus paisibles. Les musulmans montpellierains qui s’accrochent au câble d’Allah subhanu wa ta’ala vivent leur foi en toute sérénité, et c’est quelque chose de précieux. Voilà sur quoi je voulais mettre l’accent. Je te rejoins sur le nombre important de fitnas relatif aux villes du sud, mais chacun est éprouvé où qu’il se trouve, qu’Allah nous guide. « Faire abstraction » comme tu le dis est sans doute la meilleure chose à faire.
Wafik al barakAllah pour ton témoignage.
Fraternellement.
Salam a’likoum wa rahmatouLLah,
J’ai habité Montpellier d’où j’ai fui…
Dire que Montpellier est une ville où il fait bon vivre son islam est de la pure fabulation.
Ville de tolérance? On parle sûrement pas de Montpellier.
Comme l’a dit le frère précédemment, rares sont les pratiquants tel qu’on l’entend. Je met au défi de traverser la Comédie en jilbeb, ensuite on en reparle.