Jeudi 30 août s’est ouvert le seizième sommet des Non-Alignés, à Téhéran. Plus que jamais les yeux de la communauté internationale sont rivés sur l’Iran. De nombreux enjeux sont au coeur de cette rencontre.
Pendant deux jours, Téhéran a donc été le point de rencontre du MNA (Mouvement des Non-Alignés)
L’Iran, comme nous l’avons tous constaté est plus que jamais au centre de l’actualité ces dernières semaines : nucléaire, tensions avec Israël, conflit syrien. L’encre a beaucoup coulé ( et coule encore… ) et l’on se plait a pointé du doigt la République Islamique, qui quoiqu’elle fasse, ne semble générer que sanctions et rappels à l’ordre. Paradoxalement, on ne trouve que très peu d’informations sur ce sommet, les médias n’ont finalement relaté qu’incidents et généralités…Les fortes chaleurs de ces derniers jours ont, on le comprendra, totalement éclipsé les tenants et aboutissants de cette rencontre. En août, en France, il fait très chaud et ça c’est de l’info!
Bref rappel : Qu’est le MNA ?
Afin de pallier le manque délibéré déplorable d’intérêt à ce sujet, revenons ensemble sur ce qu’est le Mouvement des Non-Alignés. C’est une organisation internationale regroupant 120 États en 2008. Cela en fait l’organisation mondiale qui rassemble le plus d’États, à l’exception de l’ONU et de ses agences spécialisées.[pullquote]Le terme de « Non-alignement » fut inventé par le Premier ministre indien Nehru lors d’un discours en 1954 à Colombo (Sri Lanka). Le Mouvement lui-même fut lancé en 1956, conjointement par Nehru, l’Égyptien Nasser, le Yougoslave Tito et le Cambodgien Sihanouk. [/pullquote] Le but du Mouvement des Non-Alignés a été redéfini, dans la « Déclaration de la Havane » de 1979, il vise à assurer « l’indépendance nationale, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d’agression étrangère, d’occupation, de domination, d’interférence ou d’hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques » et de promouvoir la solidarité entre les peuples du tiers monde.
Ce sont des principes dans lesquels chacun de nous se retrouve aujourd’hui et en parfaite harmonie avec les principes du droit international codifiés par la Charte des Nations-Unies.
Un succès pour Téhéran et un pied-de-nez pour les autres..
On se rend vite compte que le sommet de Téhéran est une réelle réussite, malgré les pressions, 110 Etats sont représentés (dont 50 au plus haut niveau) l’Iran organise ainsi le plus grand évènement que le pays n’ait jamais connu. La présence de la Russie et de l’Australie, par l’intermédiaire du chef d’état pour le premier et de l’ambassadeur en Iran pour le second, témoigne également de l’ouverture de la diplomatie de ce mouvement et de leur capacité à traiter les dossiers qui les concernent. [pullquote]Le régime de Téhéran appelle, par ailleurs, au désarmement de toutes les parties belligérantes[/pullquote]
Les thématiques les plus importantes ont été effectivement abordées : le conflit syrien étant, sans surprise la toile de fond de cette rencontre. Le dossier (épineux) du nucléaire est traité dès l’ouverture de la rencontre. Loin de renoncer à l’ambition de développer l’énergie nucléaire, le ministre des affaires iraniennes rappelle leur légitimité et insiste sur la dimension pacifique de leur travail.Rappelons seulement qu’au terme de ce sommet, l’Iran va assurer la présidence du mouvement des Non-Alignés pendant trois années, ce qui se révèle être un fameux pied-de-nez aux USA et co, ces derniers voulant contraindre le pays à l’isolement international.
Ce sommet aura bel et bien été le centre de nombreux enjeux. Il est, cependant regrettable que les masse-médias l’aient traité si superficiellement. On peut se demander si le fait d’entretenir la confusion et le vide organisé autour de la question iranienne n’est pas finalement profitable à ceux qui se préparent à la guerre. Tenez-vous informés !