Un jeune homme de 22 ans, Fehmi El Aouini, est décédé mercredi des suites de ses blessures. Mardi, il avait été touché d’une balle dans la tête lors des émeutes tunisiennes dont le bilan s’élève désormais à 1 mort et 200 blessés, dont 70 policiers.
Depuis le début de la semaine, le climat est sensible en Tunisie. A l’origine des troubles,une exposition d’arts plastiques présentant des travaux blasphématoires à l’encontre de l’Islam. Parmi ces travaux,par exemple, le tableau d’une femme nue au milieu d’hommes portant la barbe.
Une multitude d’appels à manifester
Lundi, le mouvement salafiste radical Ansar Al Charia a appelé « Tous les tunisiens à manifester vendredi après la prière contre les atteintes à l’Islam ».
Le même jour, le leader d’Al Qaïda, Ayman Al Dhaouahiri a appelé le peuple tunisien à ne rien substituer à la Charia.« Ils sont en train d’inventer un Islam acceptable aux yeux du département d’Etat américain, de l’Union européenne ou des pays du Golfe, un Islam sur commande ». Il ajoute « Un Islam qui autorise les casinos, les plages naturistes, les taux usuraires des banques, des lois laiques et la soumission au droit international. ».Depuis, des groupes salafistes, des casseurs et les forces de l’ordre s’affrontent dans la rue.
Les politiques condamnent de part et d’autre.
Les trois présidences tunisiennes (république, Assemblée constituante et gouvernement) ont condamné « l’atteinte au sacré » d’une part, et dénoncé « les groupes extrémistes qui menacent les libertés » d’autre part. Le ministre de la culture, Mehdi Mabrouk a annoncé mardi qu’il porterait plainte contre les organisateurs de l’exposition. Aussi, pour calmer les affrontements, un couvre-feu a été décrété de 22 heures à 4 heures du matin dans huit régions tunisiennes.[pullquote_right]Il y a beaucoup de manipulations[/pullquote_right]
Ahmed Manai, ancien expert international auprès de l’ONU, estime qu' »Il y a beaucoup de manipulations ». Il ajoute « Dans ces incidents, il y a autant de vrais que de faux barbus ».