La mosquée verte de Mtsangamouji, à Mayotte, a été en partie détruite le vendredi 27 février par ceux même qui l’avaient construite. Le motif : certains prêches jugés « trop radicaux » et non conformes au discours habituellement tenu par les imams de l’ile.
Des prêches menés par des « étrangers »
Dans de nombreux quartiers de la ville les habitants prient la semaine dans des « mosquées moussadas » plus petites et proches de leurs lieux de résidence et se retrouvent le vendredi dans les plus grandes mosquées de la ville. Depuis plusieurs années, une de ces « moussadas » été investie chaque vendredi par un prédicateur issu d’une autre ville, Doujani, ville dont il aurait été chassé selon certains témoignages. Ce prédicateur est présenté comme prônant un discours proche de l’islam chiite, rabaissant la femme et ne lui accordant qu’une place minime dans la société. Lassés par ces discours qui ne correspondent pas à la pensée majoritaire à Mayotte, les habitants du quartier ont choisi de détruire l’entrée de la mosquée à coups de pioche et de marteaux afin de ne plus permettre à ce prédicateur de s’exprimer dans ces lieux.
Le maire a laissé faire
C’est leur mosquée après tout, c’est la population qui l’avait financée
C’est ce qu’a déclaré Saïd Maanrifa Ibrahima, le maire de la ville, après avoir applaudi cette « prise d’initiative ». Un des fidèles de la mosquée a quant à lui déclaré
Nous préférerons détruire la mosquée que de la laisser aux mains de ces gens
Devenue une sorte de salle des fêtes, plus personne ne pourra l’utiliser pour y faire des discours du vendredi, ou bien pour y prier au quotidien.
C’est une solution assez radicale qu’ont choisi les habitants de ce quartier, la première des conséquences est qu’ils n’auront plus de lieu de culte à proximité de leur domicile, ce qui risque de les handicaper au quotidien. Bien qu’il soit compréhensible que la majorité ne soit pas en accord avec les propos tenus, détruire l’édifice va au mieux repousser le problème dans un autre édifice.