Le hadith dans lequel l’envoyé d’Allah nous apprend que la salaat est le pilastre de la religion, est tellement ancré dans la bouche des musulmans qu’il s’est transformé en un adage et un dicton populaire. La salaat ou la prière est cet acte d’adoration prescrit au dessus des cieux, c’est dire toute la place qu’elle occupe dans la religion. Ce cadeau apporté par la meilleure des créatures du Seigneur de l’univers est devenu pour beaucoup d’entre nous un acte mécanique sans saveur aucune. Loin, très loin donc de la prunelle des yeux, de la joie du vivre et du réconfort que représentait la salaat pour le prophète, paix et bénédictions sur lui.
L’humilité, le pilastre de la prière
Le khouchou’ ou l’humilité implique un sentiment intense de recueillement, de crainte mêlée d’admiration, de soumission et de respect provoquée par une profonde connaissance d’Allah.
Il est important de noter que prier n’est pas forcément un signe d’une foi saine.
Les hypocrites font la prière mais d’une manière décrite par Allah dans le Coran :
« Et lorsqu’ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent avec paresse »
Ceux qui effectuent la prière en dehors des heures allouées, il leur est réservé un Wayl, traduit des fois en malheur, mais qui est en fait un fleuve situé en enfer. Allah de dire :
« Malheur donc à ceux qui prient tout en négligeant la prière »
La prière escomptée est celle effectuée avec humilité comme Allah l’a explicité dans cet injonction :
« Veillez à l’observation assidue des prières et surtout de la prière médiane et dressez-vous Allah pleinement recueillis »
C’est cette prière qui caractérise les vrais croyants qui sont, certes, les bienheureux. Allah dit :
« Bienheureux sont certes les croyants, ceux qui sont humbles dans leurs prières »
L’humilité, une qualité très rare
L’un des illustres compagnons du prophète du nom de Houdayfah Ibn Al-Yaman disait :
« La première chose que vous perdrez de votre religion est l’humilité dans vos prières, et la dernière chose à laquelle vous perdrez est l’acte mécanique. Il y’aura beaucoup de prieurs pour qui la prière ne sera d’aucune utilité et je redoute que vous n’entriez dans une mosquée et n’y trouverez aucun recueilli. »
Cette assertion émanant de ce grand compagnon doit induire en nous une inquiétude tournée vers la volonté accrue de rechercher inlassablement les moyens d’acquisition de cette humilité.
A cet époque où les musulmans sont acculés, abattus et poursuivis partout et que tout un chacun s’interroge dans son for intérieur comment cet oumma pourrait retrouver sa gloire et son épopée, c’est à cet époque même que nous nous sommes pourtant très éloigné de la prière, ce pilier sur lequel s’est bâti les heures de l’apologie des musulmans. Or ce délaissement de la prière est intimement lié au délaissement de l’humilité. Comme Allah le dit :
« Certes, la prière est une lourde tâche, sauf pour les humbles »
L’humilité, l’une des conditions de l’exaucement de la prière
Pour qu’une prière soit exaucée par Allah, il faut qu’elle soit faite avec tact, assiduité, rigueur dans les mouvements et surtout avec humilité. Le prophète, paix et bénédictions sur lui affirme:
« Allah Très Haut a prescrit cinq prières; celui qui fait bien ses ablutions et les accomplit à leurs heures en veillant à en parfaire les génuflexions de manière révérencieuse, Allah s’engage à lui pardonner. Celui qui n’agit pas de cette façon, Allah ne s’engage à rien à son égard; il peut lui pardonner comme Il peut le châtier ».
Et la récompense est attribuée en fonction du degré d’accomplissement des critères sus mentionnés comme le prophète le dit : »
« En vérité le serviteur accomplit une prière dont ne lui sera inscrit que le dixième( des récompenses), le neuvième, le huitième, le septième, le sixième, le cinquième, le quart, le tiers, la moitié. »
L’humilité embellit le croyant de la parure de la piété, éduque son âme et lui inculque en un mot, le bon comportement en l’éloignant ainsi des turpitudes et des choses mauvaises. Ceci est l’une des raisons de l’institution de la prière, Allah a dit:
« La prière préserve des actes immoraux et du blâmable »