Ka’b Ibn Malik, présenté dans un article précédent, nous raconte le début de sa mésaventure, avec ses mots. Le récit sera classé avec les leçons que l’on peut tirer de son histoire, bien que le lecteur pourra lui-même en relever d’autres.
La bonne disposition à accomplir une bonne œuvre est une responsabilité individuelle devant ALLAH, exalté soit-Il, avant tout
« En ce qui concerne l’histoire de ma défection de l’expédition de Tabûk. Une bataille contre les byzantins, une des plus puissantes armées de cette époque. Je n’ai jamais été aussi fort ni aussi riche que lorsque j’y fis défaut. Par Allah, je n’avais jamais réussi à avoir deux montures à la fois avant cela ; par contre, cette-fois-là, j’avais réussi à les posséder. Le Messager d’Allah (SBPL) reprit cette expédition dans la période de très fortes chaleurs. Il se préparait pour un long voyage dans un immense pays désertique et aride. Il devait rencontrer également un grand nombre d’ennemis.
Aussi, cette fois-ci, il informa les musulmans de leur destination afin qu’ils prennent leurs dispositions. Les musulmans étaient nombreux avec le Messager d’Allah (SBPL) sauf qu’il n’existait aucun registre qui les mentionnent ». Ka’b poursuit en disant : « Celui qui voulait s’absenter avait la certitude de passer inaperçu, à moins qu’Allah exalté ne fasse une révélation coranique à son sujet. Le Messager d’Allah (SBPL) entreprit cette expédition lorsque les fruits et l’ombre étaient bien tentantes.
Et en effet, j’avais envie de profiter de ces fruits et de cette ombre » .
Se méfier des ruses de satan quand à ses insufflations à nous faire repousser une bonne action à plus tard
« Le Messager d’Allah (SBPL) s’était préparé ainsi que les musulmans avec lui. Quand à moi, je sortais chaque jour pour m’équiper mais je rentrais sans n’avoir rien fait, me disant à chaque fois que je pourrais le faire l’heure venue » .
« Cette situation dura à tel point que les musulmans s’étaient déjà sérieusement équipés et, le lendemain matin, le Messager d’Allah (SBPL) prit la route et les musulmans avec lui, alors que je n’avais toujours rien préparé. Puis je continuais à sortir de chez moi et je rentrais également sans avoir rien fait ; cela dura jusqu’à ce qu’ils eurent pris une grande avance sur moi » .
Scruter son environnement et son entourage, bien souvent ils nous ressemblent
« Après le départ du Messager d’Allah (SBPL), lorsque je sortais de chez moi, cela me mettait en peine de me voir semblable à une personne connue pour son hypocrisie, ou à une personne qu’Allah avait exempté pour cause de maladie ou de vieillesse ». Le compagnon constate qu’il est resté avec les hypocrites à défaut de ne pas être excusable étant donné sa jeunesse et sa force, un véritable tourment pour sa foi.
La bienveillance, la clémence entre frères croyants prime sur la faute
« Le Messager d’Allah (SPBL) ne se rappela de moi qu’à son arrivée à Tabûk. Il dit aux gens alors qu’Il était assis parmis eux : « Mais où est donc Ka’b ibn Mâlik ? »
Un homme de la tribu des Banû Salamâ dit : « Ô Messager d’Allah ! Ce qui l’a retenu, c’est la beauté de ses habits et sa vanité. »
Alors Mu’âdh ibn Jabal (ra) lui dit : « C’est mal ce que tu viens de dire là ! Ô Messager d’Allah ! Je jure par Allah, nous ne connaissons de lui que du bien. » Le Messager d’Allah (SBPL) ne dit rien. Après ces entrefaits, il vit à l’horizon un homme portant des habits blancs s’avançant dans le mirage. Le Messager d’Allah (SBPL) dit : « Sois Abû Khaythama ! » et ce fut effectivement Abû Khaythama Al-Ansârî, celui qui avait fait l’aumône de quelques poignées de dattes et dont les hypocrites s’étaient moqués » .
Ces constats amères établis, Ka’b Ibn Malik est rongé par les remords alors qu’il avait tout ce qu’il fallait pour remplir son devoir. Il est décidé à assumer les conséquences de ses actes.