Accueil Enquêtes [Interview] avec Mohamed, globe-trotteur de 29 ans

[Interview] avec Mohamed, globe-trotteur de 29 ans

par Redaction

[box type= »shadow » align= »aligncenter » ]Suite au récit de ses aventures, Mohamed nous accorde quelques minutes pour répondre à nos questions et conseiller les futurs globe-trotteurs-ses.[/box]

Comment vous est venue cette idée de partir un an, seul à l’aventure ?

   Il est difficile de résumer les différents sentiments qui m’ont poussé à me lancer dans cette aventure, en fait j’ai toujours aimé voyager, contempler des paysages époustouflants, voir la vie ailleurs et rencontrer des gens. J’ai l’esprit assez aventurier et un peu rêveur, j’ai toujours aimé lire des livres sur la nature, les animaux et les différentes cultures qui peuplent la Terre ou encore regarder les reportages dans les contrés lointaines au fin fond du monde mais une chose m’intriguait à chaque fois, une question me revenait continuellement à l’esprit « et si moi en tant que musulman, j’étais là-bas au bout du monde, quelle serait ma vision des choses en tant que croyant ? ». Souvent, les émissions ou reportages nous donnent une vision des choses plus terre à terre et pragmatique mais on ne nous montre pas – ou peu – les choses de manière spirituelle. Puis arrivé à un stade de ma vie, j’ai voulu savoir si je pouvais sortir de ma petite routine et de mon confort quotidien car, que nous voulions l’accepter ou non, nous vivons dans un certain niveau de confort et le souci est que nous avons une fâcheuse tendance à l’oublier et le fait d’être loin de chez soi, de sa famille, de ses amis et de son quotidien, nous rappelle donc à quel point nous sommes privilégiés, voici donc à peu prés les sentiments qui m’ont poussé à me lancer dans cette expérience.

   Je voudrais juste rajouter que durant mon voyage je n’ai pas toujours été seul, au-delà des gens que j’ai rencontrés sur place, il y avait quelques connaissances qui m’ont rejoint à certaines de mes destinations et l’on a fait un bout de chemin ensemble pour ensuite moi continuer de mon coté et eux rentrer en Belgique.

Quelles ont été vos appréhensions ?

   Ce que j’appréhendais le plus durant ce voyage, c’est le fait d’être loin de chez moi, de ma famille, d’être dans des endroits que je ne connais pas, peur de changer d’avis en cours de route et de ne pas pouvoir ou vouloir finir, beaucoup d’appréhensions mais au final pour savoir, il suffit de faire le pas.

Comment avez-vous sélectionné les pays à visiter ?

   C’est un des choix qui a été le plus difficile pour moi mais en même temps ça a été le plus intéressant à faire, il y a tellement de choses à voir mais dans un laps de temps limité (hé oui 1 an ça passe très vite), j’ai dû donc faire des choix entre ceux qui me semblaient les plus intéressants, j’ai fait une liste de ce que je voulais absolument voir en les plaçant du prioritaire au moins important, la question à se poser est : suis-je plus paysages ? Visites culturelles ? Ou encore grosses villes ? Mais cela est en fonction des goûts et des envies de chacun.

   Ensuite à partir de là, il faut tracer un itinéraire logique, c’est-à-dire faire un trajet en avion de l’Indonésie au Japon puis redescendre en Australie est à mon sens illogique, cela reviendrait beaucoup plus cher et surtout avec un grand nombre d’heures de vol, donc un minimum de logique et de connaissances géographiques sont recommandées sinon google earth est ton ami.

   Dernier point important : la météo. Oui, il s’agit de ne pas se retrouver sous la mousson en Asie ou encore en plein hiver à New York.

   Donc selon moi, ce sont les 3 points à prendre en compte pour pouvoir choisir les pays qu’on voudrait visiter. 

 Quel a été votre budget pour réaliser ce périple ?

   Je n’ai pas encore fait les calculs exacts ainsi que les détails mais le budget se situe entre 12000 et 13000 € tout compris. 

Comment avez-vous pu répondre à vos obligations religieuses ? 

   C’est une excellente question, avant mon départ c’est une question qui me venait souvent à l’esprit et j’essayais de m’imaginer dans telle ou telle situation. Ce qu’il faut garder à l’esprit c’est qu’Allah par sa Miséricorde nous a donné de grandes facilités dans la religion, par exemple : la prière du voyageur que ce soit le fait de les raccourcir, de les regrouper ou encore de prier assis lorsqu’on n’a pas le choix (dans les bus par exemple), après il y a le jeûne du mois de Ramadan, pour ma part  je l’ai effectué à Sharjah (au Emirat Arabe Unis) donc c’était al hamdoulilah dans une très bonne ambiance. Puis, il y a les mosquées qu’on trouve presque partout donc c’est bien pour rencontrer la communauté musulmane des environs.

   Ensuite pour la nourriture halal, généralement dans tous les pays que j’ai visité on trouvait des restaurants halal et au pire il y avait des substituts : du poisson, des nouilles végétarienne etc. donc ça n’a pas vraiment été un problème pour moi.

   Autre point important qu’il faut prendre en compte : dans certains endroits très touristiques vous serez confrontés à une grande fitna (tentation), et se retrouver seul à ces endroits peuvent être très dangereux pour sa foi mais je pense que c’est une question de connaissance de soi et de ses faiblesses avant de partir et ne pas oublier que Shaytan s’attaque à la brebis égarée.

Matériels utiles : Un tapis de prière portable (oui ça existe), application pour trouver la qibla ou boussole, le site Zabiha.com répertorie les restaurants halal mais également les mosquées dans le monde entier, mach’Allah il m’a été très utile.

Avez-vous encouru des risques durant ce voyage ? Le fait de partir seul a-t-il accentué les risques ?

   Grâce à Allah mon voyage s’est très bien passé, il y a quelques situations qui ont été un peu difficile mais al hamdoulilah.

Bien sûr, lorsqu’on est seul il y a toujours des risques, vous êtes en territoire inconnu mais vous pouvez également en tant que touriste être aussi une cible et dans ce cas il y a quelques règles à respecter : déjà partir avec l’idée qu’on peut perdre tout ce qu’on a, donc ne pas trop s’y attacher, avoir une caisse de secours, partager votre argent dans différentes poches, ne pas avoir d’objet de grosse valeur et se dire que tout est remplaçable, s’habiller de manière simple et éviter de sortir de grosses sommes au regard de tous, il y a beaucoup d’astuces qu’on peut trouver sur le net (exemple : pour son passeport faire une copie et se les envoyer par email, avoir une ceinture cache billet etc.) et cela sans tomber dans une paranoïa. Il faut aussi se renseigner un minimum sur les destinations pour connaitre les prix, les lieux à éviter, les arnaques éventuelles mais également la culture, par exemple en général en Asie les gens viennent vers vous et discutent parfois sans arrière pensée et c’est normal d’ailleurs c’est juste que nous, en Europe, nous avons grandis dans une mentalité très égocentrique et paranoïaque d’où certaines de nos réticences. Pour ma part, je partais du principe que les gens étaient bien intentionnés sans pour autant être trop naïf.  

   Et comme je disais plus haut, on se retrouve rarement seul au final, sauf dans le cas ou on est super insociable. 

Quel est le conseil que vous donneriez à nos frères et sœurs et dont vous n’avez pas pensé avant le départ ?

   Pour ma part, j’ai dû me préparer presque 1 an avant la date de mon départ, ça nous donne le temps de choisir ses destinations, de préparer le matériel qu’il faut, de s’améliorer en anglais, de préparer le coté administratif (interruption de carrière, résiliation d’abonnement, visa, vaccin, et autres.) et tout ceci prend pas mal de temps.

   Il y a beaucoup de choses auxquels on ne pense que lorsqu’on est à l’instant T mais de toute façon, on s’adapte à tout, au final le plus important ce n’est pas de se préparer matériellement mais surtout psychologiquement…

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3 commentaires

Lamia 1 février 2014 - 20 h 24 min

Salam 3aleykoum,
Wahouuu quelle magnifique expérience j’en suis presque jalouse lol je m’explique, jalouse car je suis une femme et depuis 2 ans el hamdoulillah je porte le hijab et de toute façon avec ou sans une femme ne doit pas voyager sans mahram. Une chose que je ne faisais pas forcément avant. Ainsi j’ai beaucoup voyagé el hamdoullah du haut de mes 26 ans et depuis que je ne voyage plus je demande à Allah de m’accorder un époux (pieux, vertueux… ) qui aime voyager inchaAllah. Une vie sans voyages c’est si fade pour ma part… Il y a tant de destinations à faire et à voir (culture, paysage, mosquées…) arffff en attendant je regarde des photos et des reportages lol.
Bref parenthèse à part revenons à l’article, je pense que ce genre d’expérience nous change et nous transforme, cela aide à perdre toutes nos mauvaises habitudes, notre petit confort, à dire el hamdoulillah et qu’est-ce que notre famille doit nous manquer au bout d’un moment… Même ceux qu’on boudait un petit peu ;-). Salam

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Aïcha 17 février 2015 - 12 h 16 min

Comme je te comprends 😉
Ça ouvre l’esprit à d’autres expectatives. On se rend compte que le monde peut être immense par sa diversité mais tellement petit par les préoccupations des gens qui au final se ressemblent tellement !

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Mehduz 17 février 2015 - 13 h 14 min

Rien que lire ces quelques lignes, et j’ai eu la sensation de voyager avec lui…
Allah nous a offert une planète vaste et variée, je me suis promis de faire le tour du monde des quelques 250 pays
Pour découvrir l’humanité, et m’enrichir de cette diversité.
Dommage qu’il nous donne pas la liste des pays de son tour du monde.

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