A tous ceux que le Miséricordieux a choisis pour faire ce voyage en ce mois béni, je lance cette prière. Pense à moi.
Toi qui pars, toi qui seras l’hôte du Seigneur, toi qui vas accomplir le plus beau des voyages en compagnie du prophète, je t’en prie pense à moi.
Emmène avec toi mes saluts, mes baisers, mon amour, emmène avec toi mes prières, emmène avec toi mon pauvre cœur en larmes, mon cœur qui se languit, qui ne rêve que d’une chose : revoir celle pour laquelle il pleure, celle qu’il n’a vue qu’une fois et qui lui manque à jamais.
Je t’en prie, toi qui pars, aujourd’hui c’est ton jour, aujourd’hui c’est ton tour, tu as été choisi comme hôte du Seigneur, pense à moi.
Lorsque émerveillé, tu verras se dresser fière, parée d’or et de soie, la Kaaba devant toi, lorsque pour la première fois tes yeux déborderont de larmes que tu ne contiendras pas, je t’en prie, pense à moi.
Lorsque tu déambuleras autour de la Maison de Dieu, entourés de tes frères, venus de tous pays et de toutes contrées, dans tes invocations, dans tes prières, pense à moi.
Lorsque tu te tiendras, debout près de la station, près des traces d’Ibrahim, notre ancêtre El Khalil, je t’en prie pense à moi.
Lorsque tu referas le parcours de Hadjer, et que pieds nus tu marcheras de Safa à Marwa, je t’en prie, pense à moi.
Lorsque tu t’abreuveras de cette eau si précieuse, que tu t’aspergeras de Zem-Zem, que tu laveras ta sueur, tes larmes, tes péchés, je t’en prie pense à moi.
Pense à moi car mon cœur ne cesse de pleurer, ne cesse de penser à celle qui lui manque et qu’il rêve de revoir.
A Médine la Radieuse, lorsque tu fouleras la terre du prophète, dans sa mosquée, près de son tombeau, à genoux, prosterné, lorsque tes yeux parleront pour ta bouche et que tes larmes seront plus éloquentes que tes mots, pense à moi et dis-lui que je l’aime, transmets-lui mon salem.
Lorsque tu verras ces montagnes arides, assoiffées de verdure, lorsque tu comprendras ce qu’il a pu souffrir en faisant ce voyage de la Mecque à Médine, pour que le Message arrive jusqu’à toi, lorsque tu répèteras sans que tes lèvres ne se lassent, comme une déclaration, comme un aveu d’amour, la Telbya qui apaisera ton âme, je t’en prie pense à moi.
Pense à moi lorsque les voix les plus célèbres feront résonner chaque mot du Coran comme un joyau rare et que ton cœur et ta peau frémiront d’une émotion nouvelle.
Pense à moi lorsque tu sentiras l’odeur du musc dans la mosquée, embrasse pour moi la terre, les pierres, les arbres et tous mes frères que je ne verrai pas.
Respire l’air qui me manque et dont je suis privée et quand tu reviendras, comme moi tu pleureras celle qui a pleuré pour que tu viennes à elle.
Et tu me comprendras.
Alors, je t’en prie, pense à moi.
D’après Ibn Abbas (qu’Allah l’agrée), le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit:
«Une Omra durant le ramadan équivaut à un hajj en ma compagnie».
(Rapporté par Boukhari n°1863 et Mouslim n°1256)