En ce jour du 15 mai 2013, journée internationale de la famille, rencontre avec Amel Rachem. Femme entrepreneuse qui déborde d’idées et d’ambitions afin de venir en aide aux familles.
Parlez-nous de vous ! En quoi consiste votre travail ?
Je suis Amel Rachem, 30 ans, mariée et maman al hamdoulillah. Je suis éducatrice spécialisée diplômée d’état depuis plusieurs années. Il y a quatre ans, j’ai décidé de porter le hijab non sans concession, car j’étais passionnée par mon travail… Mais j’ai arrêté de travailler, car ôter mon voile le matin puis le remettre le soir en sortant du travail m’était vite devenu insupportable, j’ai recherché un emploi avec mon hijab, mais rien ! J’aimais toujours autant mon métier et j’ai pensé me mettre à mon compte en libéral pour travailler au sein de notre communauté. Allah m’a facilitée la tâche ! Avec ma longue expérience dans la protection de l’enfance en danger et auprès du juge des enfants, j’avais pleine conscience des difficultés qui peuvent toucher notre oumma. Les pires horreurs font aussi partie du quotidien de bon nombre de nos frères et sœurs tels l’inceste, la pédophilie, la maltraitance, etc.
Mon travail aujourd’hui, est en pause avec le lancement du magazine qui prend beaucoup de temps, mais quand la machine sera bien lancée, je reprendrai mon travail auprès des familles.
À ce jour, en tant qu’éducatrice spécialisée libérale, j’accompagne les personnes désireuses d’améliorer leur quotidien tant au niveau personnel, conjugal que familial. Je mets tout en œuvre pour apporter un accompagnement et un soutien avec des conseils concrets adaptés à la problématique de chacun. À la différence d’un psychologue, je ne »fouille » pas le passé pour apporter une réflexion, mais je suis dans le concret et la mise en pratique ! Je reçois les personnes, soit en consultation, soit lors de permanence tenue au sein de la mosquée.
Vous êtes en quelques sortes Amel la « grande sœur » en comparaison avec Pascal le grand frère. Quels conseils recommanderiez-vous à un couple au bord de la crise ?
Lorsqu’un couple est au bord de la crise, il faut repenser au début… Ce qui unissait cet homme et cette femme dans l’amour. Il faut faire un bilan et prioriser les choses dans sa vie, car souvent les couples au bord de la crise sont trop pris par le quotidien pour ne pas dire la dounia oubliant ainsi le pourquoi du mariage en islam. Ainsi, penser à vivre son mariage pour entrer au paradis donne des ailes pour redorer le quotidien conjugal. Enfin, le plus souvent dans un couple qui va mal, c’est que l’un peut avoir tendance à s’oublier ou à oublier l’autre. On devient individualiste alors que la vie de couple est une fusion des âmes et des corps, on vit l’un et l’autre ensemble comme on l’entend souvent dans les films américains « pour le meilleur et pour le pire » mais hélas tant que le pire n’est pas trop difficile. Alors redevenir altruiste et penser à l’autre, c’est essentiel, car l’amour dans le couple, c’est le partage.
Il est plus facile d’être une femme pour venir en aide dans une famille selon vous ?
Aujourd’hui, je ne pense pas… Même si l’homme et la femme préfèrent parler et se confier à une femme (rappel de la mère confidente et protectrice sûrement). Dans notre communauté, il est plus facile d’être un imam pour aider les familles en souffrance, il reste donc encore un long chemin pour avoir confiance aux professionnels confirmés dans leur domaine… Mais al hamdoulillah cela avance.
Parlez-nous de votre engagement auprès des familles… Vous travaillez sur place ou seulement en cabinet ?
Depuis que je suis mère, je ne peux me déplacer comme avant même si je le préfère car cela donne des clefs de compréhension sur la situation familiale. Pour le moment, je travaille en cabinet, je propose des permanences aux fidèles dans les mosquées (pause magazine pour le moment) et je fais des interventions dans les associations (conférences et ateliers).
En plus d’être une éducatrice spécialisée et formée au conseil en relation conjugale, vous avez récemment lancé un nouveau magazine : Ahly magazine. Présentez-le nous. www.ahlymagazine.com
Ahly Magazine est né d’un besoin grandissant… Je voyais trop de souffrances au sein des familles musulmanes, je ne pouvais intervenir partout, mais j’avais cette envie d’être encore plus utile et toucher ceux que je ne pourrai jamais approcher. Proposer des conseils de qualités à moindre coût (comme un séminaire au prix d’un sandwich si je puis dire). Le contenu est là pour apporter ces conseils, venant de professionnels confirmés et diplômés, pour tous. Chaque numéro est pensé pour que chacun puisse y trouver des réponses à ces interrogations. Nous y abordons l’éducation, la vie de couple, le développement personnel et la science religieuse en lien avec ces thématiques. Le dossier dans chaque numéro permet d’approfondir une question particulière afin de donner tous les conseils autour de la thématique choisie, on y va par étape : la compréhension de la problématique, un éclairage religieux sur la question, l’action en famille et une approche médicale sur le sujet !
Vous vous êtes entourée de grandes personnes pour écrire ce magazine.
Comme je le disais plus haut al hamdoulillah j’ai une belle équipe qui m’entourent et me soutient dans ce projet… des personnes de qualités :
-Shakeel SIDDIQ, mon prof de sîra et tafsîr, il est la référence française lorsque l’on parle de la vie du prophète et des 4 califes.
-Louisa HENDAZ, une personne de grande qualité, une conférencière qui sait vous émouvoir et qui donne envie de vous réformer.
-Yassamine CHAOUKI, chiropraticienne, une doctoresse passionnée par son métier, je me devais de partager cette rencontre unique de la médecine douce.
-Ouissem SATOURI, jeune ambitieux à la belle plume, un philosophe en herbe.
-Farida KACED, elle est l’une des références en matière de relations conjugales dans notre oumma, elle est donc incontournable.
-Association Materner avec un grand aime, maternage et écologie ! Il me semble qu’elles sont bien placées pour écrire dans le domaine de l’écologie et de l’agriculture bio.
-Louisa DRID, psychologue pour femmes, elle est une personne à l’écoute et déterminée, c’est une belle rencontre virtuelle (on s’est connues via facebook).
-Emma ZULFAGAR, ma toute nouvelle infographiste qui a une grande créativité et fait un travail remarquable.
-Enfin, ma cadette dont le pseudo est Léné, illustratrice de la BD, elle a un talent incroyable machaAllah.
Dans chaque numéro on fait une interview d’un grand Cheikh, dans le premier magazine c’est Chakil OMARJEE qui a gentiment accepté de participer… Pour le deuxième numéro, surprise, il va falloir patienter quelques jours !
Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir incha’Allah ?
Ahly Magazine est déjà un projet en soi ambitieux, je veux m’y consacrer afin d’offrir des contenus variés, riches et de très bonne qualité… Vous pouvez nous souhaiter de tous vos vœux pieux la réussite de ce projet, car mon ambition n’est pas que professionnel mais bien spirituel. J’espère sincèrement que cette œuvre sera profitable ici-bas et dans l’au-delà…
Interview Technicolor :
Qu’est-ce qui vous fait devenir rouge de honte ? Mes chutes
Qu’est-ce qui vous fait une peur bleue ? Les chauffards
Qu’est-ce qui vous rend vert de rage ? L’impolitesse
Qu’est-ce qui vous rend rose de bonheur? Ma famille heureuse..
0 commentaire
macha Allah
SAlam alakm,
El hamdoulilah chaques personnes essayent à son niveau de se rendre utile pour les individus musulman ou non.
C’est bien de lier l’instruction à la fonction d’éducateur même si de nos jours on voit bien la séparation.
Le métier d’éducateur est fait à la base pour transmettre un savoir être dans tous les sens du terme.
Dans les MECS, les foyers ou autre on voit bien la séparation en la transmission d’un savoir et l’accompagnement simple qui pousse à la méconnaissance des autres…
Cela dit, j’ai une question: qui finance votre fonction libéral?? Est-ce le CG, les musulmans??
Intérressant, dans tous les cas.
Bonne continuation, salam.