Les mots traduisent une culture, une identité, une opinion… Ils se font le reflet de nos pensées, le relais de nos idées, le support de nos luttes et l’objet de nos disputes. Parfois précieux moyens de partage et de transmission, beaucoup hélas en usent à des fins de sabotage et de désinformation. Quelques syllabes soigneusement alignées peuvent ravir, attrister, mentir ou encore choquer.
En France, le ton est donné, le vocabulaire finement choisi. Ainsi, un mot a récemment fait son apparition. Et qui ne l’a pas encore prononcé…
L’Islamophobie
Nul besoin de connaissances approfondies en matière d’étymologie pour appréhender avec justesse la signification du terme. Ainsi discerne-t-on aisément les deux composantes du mot : « Islam » d’une part, sur laquelle il ne semble pas nécessaire dans ce contexte de se pencher longuement, car nous supposons que chaque lecteur a connaissance de sa signification ; et « Phobie » d’autre part, à laquelle nous allons nous intéresser. Ce mot désigne une peur irraisonnée, instinctive et obsédante. Cela en dit long sur l’état de nombreux occidentaux admettant visiblement être atteints d’une pathologie inquiétante.
L’islamophobie, ce terme en apparence tout neuf donc, fraîchement pondu par une basse-court politico-médiatique de toute évidence effrayée par la religion musulmane, n’est pas sans en rappeler un autre, la xénophobie (peur irraisonnée de l’Autre), que d’ordinaire peu de gens revendiquent. Beaucoup voudraient opposer ce nouveau fléau sociétal à une notion que l’on croit si différente…
L’Antisémitisme
De la même façon, il suffit d’opérer rapidement à la dissection sémantique de ce mot pour faire le constat des différences de construction d’avec l’autre intolérance précédemment analysée. Aussi le divisera-t-on également en deux parties. Le préfixe « Anti » amène une opposition franche, et suppose une hostilité affichée à l’égard du « Sémitisme ».
Mais qui sont les peuples sémites ? Quelle est l’origine de ce mot ? S’agit-il uniquement des Juifs (comme le voudrait la croyance populaire relayée et martelée par les élites) ? Non, à la base, cet adjectif désignait un groupe de langues orientales nommées langues sémitiques (mot dérivé de Sem, fils de Noé), il concerna ensuite les peuples héritiers de ce Prophète (Paix sur lui). Sachez qu’à l’heure actuelle la grande majorité des personnes dites sémites (terme inventé par un allemand au XVIIIe siècle) n’est autre qu’Arabe. Ne vous paraît-il pas insensé à présent, qu’en Israël, l’on entende constamment les Juifs, toutes origines confondues, se dire victimes d’antisémitisme de la part de peuples parlant une langue cousine de l’hébreu et donc sémite (l’arabe) ? D’autant plus que peu d’entre eux peuvent réellement revendiquer une véritable filiation à ce peuple.
Cela dit, s’il nous était permis de revenir au sens initial, dépourvu de revendications incongrues, nous estimerions l’appartenance au peuple sémite légitime à tout groupe employant une langue sémitique (l’hébreu et l’arabe étant les seules à ne pas avoir disparu). Ainsi un antisémite ne haïrait plus seulement les Juifs mais également les Musulmans, que l’arabe unit quelles que soient leurs origines, à l’instar de l’hébreu pour les Juifs finalement.
Des décennies d’intoxication verbale ont presque réussi à nous faire oublier les origines communes aux peuples hébraïques et arabes. Nous proposons aux responsables de tels amalgames et enfumages la création d’un mot désignant un fléau plus répandu encore, terreau d’une désunion visiblement désirée…
La désinstruction
Les mots ont un pouvoir et un impact énormes sur les masses, a fortiori lorsque celles-ci ne sont plus armées culturellement pour dénouer le vrai du faux. Raymond Pointcarré, homme politique français du XXe siècle, tint à ce propos des paroles éclatantes de vérité : « Les mots, ces passants mystérieux de l’âme, sont de grands magiciens et de redoutables entraîneurs de foules. »
L’Islamophobie, donc, se veut être une intolérance plus actuelle et acceptable, bâtie sur le mythe du méchant musulman inculte et violent, désinformation grotesque profitant non sans ironie du manque de savoir des masses occidentales. Force est de saluer l’habile manipulation linguistique car la peur est admissible et difficilement blâmable, on tente de la soigner et la comprendre… Un nombre grandissant de personnages publics revendiquent même cette peur primitive et dénuée de tout fondement. En revanche, le rejet et la haine aveugle, apparaissant implicitement dans l’appellation de ce que l’on voudrait être la détestation des Juifs, sont unanimement condamnés.
Désinstruire pour mieux haïr, telle semble être la devise de dirigeants mal intentionnés, peu soucieux de l’entente humaine et obnubilés par l’appât du gain et du pouvoir…
J'ai peur des Muslims et je déteste les Juifs
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0 commentaire
Salamu3aleykum 🙂
Je l’ai toujours dit…!!!
Nous sommes autant sémites qu’eux et nous devons nous en servir (antisémitisme) autant qu’eux !!
Baraka Allahu Fikum 🙂
Wa Salamu3aleykum
Assalamo aaleyki,
Très bel article!
analyse, mise en forme, ton…
Macha Allah! Tu as une belle plume oukhty Wassila!
MachaAllah… Belle plume…. Continuez, ne vous arrêtez pas…. BarakAllahou fikom à toute l’équipe de Katibin…
Votre article est éclairé. En effet le terme islamophobe est simplement un « mot paravent » servant a purger les intentions de dénoncer: « vous êtes racistes envers les arabes! » réponse toute trouvée « faux, je suis islamophobe, nuance! »
Il est amusant (enfin le terme est pas très bien choisi) de constater que ça ne marche pas pareil avec les juifs. En effet, sous le terme antisémitisme se cache tout et n’importe quoi. Ici, pas de nuance, la moindre critique est taxée d’antisémitisme…
C’est intéressant de voir qu’en France aujourd’hui, et cet exemple linguistique en est une preuve, on tolère le racisme envers les arabes mais on est intransigeant sur le racisme envers les juifs.
Ce qui serait encore plus intéressant serait de savoir QUI est à l’origine de ces détournements de mots, et pourquoi? car tout ceci n’est pas anodin.
Et cela m’inquiète, car je trouve que de plus en plus de gens deviennent racistes. Les arabes s’en prennent plein la tête (quand ils ont le dos tourné bien sûr). Mais je crois aussi que d’autres, comme moi, ont une image de plus en plus dégradée de la communauté juive en France…suis-je antisémite? si on s’en réfère à la définition actuelle je crois que oui…
Dernier point linguistique:
On appelle Islamiste les « extremistes » musulmans mais comment appelle-t-on les juifs extremistes? les Judaistes? Non les sionistes! voire on ne les appelle pas du tout.
En ayant le mot Islam dans islamiste on sait tout de suite l’origine des « extremistes » alors que dans sioniste c’est moi évident. Je pense que l’on peut trouver une raison à cela aussi.
Bref vous l’aurez compris, LIBERTE ça dépend pour qui EGALITE sauf certains FRATERNITE oui mais pas avec tout le monde!
Vive la France…
Les gens n’ont pas tous une peur « irrationnelle » des musulmans. Ils considèrent juste que l’islam porte des valeurs et des ambitions contraires aux leurs. Et qu’au plus le nombre de musulmans augmente (qu’ils soient arabe ou pas), au plus l’islam cherchera à prendre de l’influence dans tous les domaines de la vie collective. Jusqu’à revendiquer à terme un projet politique.
Leur vision se place sur du long terme. Savoir que Quick fait du halal ou pas, que 1000 femmes portent le niqab ou pas, c’est pas ça qui inquiète le plus. C’est ce qu’ils traduisent de l’influence de l’islam dans la société. Une influence considérée comme grandissante et donc dangereuse.
Salam je rapell une chose seul son Semite les Séfarade les Askenaze ne sont pas Semite se sont simplement des convertis