De plus en plus de frères et de soeurs choisissent de cacher leur foi en l’islam sur leurs lieux de travail. Que ce soit dans leurs actes ou encore dans leurs discours, ils prennent le parti de rendre leur religion la moins visible possible, pour pouvoir travailler sereinement.
La contrainte de l’employeur
Dans certains cas, les employeurs n’hésitent pas à se positionner dès le début comme étant contre la visibilité de certaines religions, nombreuses sont les soeurs qui ont vécu cette situation au regard de leur voile. C’est ce qu’a vécu par exemple Meryem, qui travaille dans les bureaux :
En entrant dans l’agence d’intérim, on m’a indiqué que ce n’était pas ici qu’on recrute les femmes de ménage… J’ai indiqué que je ne suis pas là pour ça, et on m’a répondu qu’avec mon voile c’est tout ce que j’aurai…
Malgré ce positionnement très fort, Meryem choisira de conserver son voile, quitte à devoir rechercher un travail pendant plus de temps. Mais d’autres soeurs elles n’ont pas cette patience, et pressées par les factures à payer ou les enfants à nourrir, elles choisissent d’ôter leur voile avant d’arriver sur leurs lieux de travail, une situation qui leur est souvent très douloureuse à vivre.
La pression des collègues
Il peut arriver également que les personnes avec qui on évolue soient « hostiles » à la religion et n’hésitent pas à le mettre en avant, c’est le cas par exemple dans l’usine où travaille Badre depuis maintenant près de dix ans :
Je suis le seul musulman de l’usine, tous les jours je dois justifier de ma religion, de mes convictions… Etant face à des gens qui ne savent rien de l’islam, j’ai fait le choix d’en parler le moins possible, pour être tranquille…
Cette situation est triste pour celui qui la vit, mais également pour ceux autour de lui qui n’auront jamais l’occasion de s’instruire et vont ainsi demeurer dans leurs préjugés face à l’islam.
Trouver son équilibre
C’est une réalité dans la France de 2015 : l’islam n’est pas le bienvenu, dans l’espace public et dans le monde du travail. Nombreuses sont les remarques, les discriminations, liées à une apparente filiation à l’islam (origine ethnique, voile, barbe, discours en faveur de l’islam) et face à tout cela, la solution de facilité est de cacher qui on est, au détriment de nos convictions profondes. Une approche purement théorique du sujet voudrait que dans la mesure où l’on fait les efforts de pratiquer selon les préceptes de la religion (porter le voile, la barbe, faire la prière à l’heure, ne pas travailler dans ce qui est illicite, etc…) alors nous pouvons espérer une aide divine pour nous faciliter notre vie de tous les jours. C’est dans ce sens que témoigne Jalal, qui travaille également dans les bureaux :
Au début j’avais peur de faire la prière sur mon temps de pause dans une salle de repos, peur d’être découvert, d’avoir des remarques… Mais à chaque fois que j’ai fait l’effort, je me suis retrouvé seul et tout c’est bien passé
Il est clair que pour de nombreux musulmans il est plus facile de se cacher plutôt que d’affirmer sa foi et sa pratique, d’autant plus au vu du contexte actuel. Mais il est important de se rappeler d’une chose fondamentale dans la religion musulmane : craindre le créateur et non pas les créatures.
4 commentaires
Ce n’est pas en cachant son islam que les musulmans seront respectés . Les musulmans ont développé un complexe d’infériorité à l’endroit de leurs convictions religieuse qui ne fait qu’amplifier le phénomene d’agressivité envers eux , un musulman fier et droit dans sa religion sera plus respecté par ses collegues de travail qu’un musulman complexé qui sera par nature méprisé en cherchant à s’integrer dans la société francaise au prix de dénaturé son islam !
Et heureusement que chacun cache sa religion au travail! Il ne manquerait plus que ça!
On est au travail pour bosser rien de plus!
Il y a des églises, temples, mosquées, synagogues pour la religion.
Je suis catholique et je cache ma religion au travail, parce que c’est normal : le lieu de travail n’est pas un espace religieux.
Dans sa propre boutique on fait ce que l’on veut.
Elle n’est pas la fonction publique, l’Etat.
Meme agent de la fonction publique, si l’on a envie de téléphoner, fumer une clope ou prier pendant sa pause, ça ne regarde personne.