La toile internet est le plus grand magasin au monde : accessible, interactif, pratique… faire ses achats est devenu -presque- un plaisir. Les « e-muslimerçants », comme nous tendons à les surnommer depuis quelques temps, sont ces entrepreneurs musulmans qui se sont lancés à leur compte avec une idée, un concept ou bien les deux. Ils ont franchi le cap de l’entreprise, bienheureux sont-ils… ou pas !
La diversification… puis l’apparence
Dans un billet datant de l’année dernière, nous tentions de vous sensibiliser sur l’importance de la personnalisation et de la diversification. Dans la continuité, il est important que le commerçant musulman comprenne les ficelles qui feront de sa « petite boîte » une entreprise viable et visible. Parmi celles-ci, l’attrait et l’image véhiculés par son « e-commerce ». Si la boutique apparaît, pour le surfeur-client, comme une brocante poussiéreuse, inutile de vous dire que celui-ci éternuera bien vite… mais surtout vous quittera encore plus vite.
Les couleurs, les dispositions et les polices, par exemple, sont là pour augmenter l’ergonomie de votre site. Un usage trop sommaire ou trop anarchique vous fera passer pour amateur et parmi les maux qui touchent le commerce islamique sur la toile, il y a le manque de professionnalisme.
Le professionnalisme, un gage de qualité
Si ce que je vends n’est pas mis en valeur, tout en sachant que le produit n’est pas palpable, alors j’aurais raté le coche. Le e-commerce est un secteur régi par des codes très stricts qui font que soit le visiteur devient acheteur puis client, soit le visiteur reste visiteur mais dans sa case-mémoire allouée à votre entreprise, il y aura la mention : « pas emballé! ». Tout va encore plus vite sur internet. On peut toucher du monde et monter crescendo tout comme raser les pâquerettes avant d’enterrer définitivement son projet.
Le professionnalisme est cet aspect trop négligé qui fait que dans détails quasi-anodins, on sent que le vendeur est impliqué, conscient et que l’activité qu’il mène le concerne entièrement… a fortiori sa clientèle aussi. Mais que dire du cas contraire ? Est-ce seulement l’argent du potentiel client qui l’intéresse ? Oui, quelque part… mais ça ne doit jamais se voir et encore moins se dire. C’est une règle de base du commerce : on vend pour toucher de l’argent mais on vend, avant tout, pour offrir un produit censé faire plaisir à l’acquéreur. Si ce principe n’est pas garanti, sachez que le client a une autre case-mémoire qu’il vous allouera bien volontiers, frappée de la mention : « je ne suis pas un pigeon! ».
Montrez d’emblée que vous ne faites pas du commerce pour faire du commerce… sinon, arrêtez tout de suite votre activité et songez à vous reconvertir. Le commerce est un art : savoir vendre, acheter, traiter, offrir, attirer, varier, toucher sont des composants de la palette du commerçant. Parmi les aspects témoignant du sérieux et du professionnalisme du e-commerçant, il y a par exemple la rapidité d’exécution, la connaissance parfaite des produits affichés, l’harmonisation des photographies figurant sur votre boutique, la personnalisation des « rubriques »… si vous faites des efforts, sachez que le visiteur ne les ratera pas car s’il y a bien une chose d’aiguisée chez l’e-client, c’est l’œil !
Finie la rédaction torchon !
Et l’œil justement, il pique quand il lit certaines interventions. L’e-rédaction est à nos yeux, derrière le concept, l’aspect le plus important ! Trop de commerçants sont malheureusement négligents sur leurs contenus écrits. On trouve ainsi des fautes partout : les titres de produits, les descriptions, les messages publicitaires et pire… sur les réseaux sociaux et les newsletters ! Comment donc marquer l’esprit si le ton est pire que maladroit mais qu’en plus de cela, on trouve des fautes dans chaque ligne ?
Être commerçant ne veut pas dire être habile avec les chiffres et délaisser le reste, bien loin de là même. L’une des qualités avérées de celui-ci est sa propension à échanger, son écoute, sa capacité à louer les mérites de ses produits. Délaisser ce qui fait du commerçant un bon commerçant est une bien mauvaise idée, vous vous en doutez. La communication doit être irréprochable sur le web, c’est ainsi qu’on bâtit son e-réputation et qu’on érige une entreprise en bonne et due forme, saine et stable. E-muslimerçants, lisez-vous, relisez-vous et faites-vous relire ! Un message maladroit ou une attitude trop « rentre-dedans » peut vous coûter cher. Sur internet, si le client n’est intéressé que par le produit il n’en demeure pas moins attentif aux descriptions faites de celui-ci et surtout aux commentaires faits sur vous…
Aucun entrepreneur ne s’est lancé pour refuser la réussite, seulement celle-ci passe par des procédés clairs à ne négliger sous aucun prétexte. Développer son activité est le casse-tête de tout professionnel or, parfois, il suffit de quelques petits rectificatifs pour obtenir une évolution intéressante et cela passe par la remise en question du système de fonctionnement. Donner une image de grande entreprise aux épaules larges est une stratégie adoptée par de nombreuses start-up dès leur lancement, ainsi, elles ont dégagé l’image de confiance nécessaire et cela a permis d’asseoir leur notoriété. C’est ainsi que doit réfléchir l’e-muslimerçant pour prétendre, à long terme, se faire une place au soleil… auprès des surfeurs de la toile.