Aujourd’hui c’est l’Aid, un jour de fête où nous sommes entourés des nôtres. C’est un moment de partage et d’échange, un moment de joie aussi, souvent accompagné de jeux et nouveaux vêtements pour les enfants. La tradition prophétique est perpétuée pour notre grande majorité : égorger un mouton pour ensuite partager un repas avec nos familles, amis et voisins. Ou alors, pour ceux qui sont seuls, l’offrir comme aumône aux personnes dans le besoin.
Mais en ce jour heureux, notre joie ne devrait pas être complète
Il faut nous questionner à propos de nos frères et sœurs qui ne peuvent fêter ce jour, pris par le chagrin de la perte des leurs dans la guerre, par la pauvreté, ou encore craignant de ne pas survivre aux jours froids qui arrivent. Notre bien aimé Prophète Muhammad (que la Paix et le Salut d’Allah soient sur lui) nous a enseigné :
D’après Ibn ‘Abbas qui informa Ibn Al Zubayr : J’ai entendu le Prophète dire : « Le croyant n’est pas celui qui se rassasie alors que son voisin est affamé. » (Muslim).
Je me pose alors une question, qu’en est-il de nos frères et sœurs qui subissent les bombardements chaque jour en Syrie et en Palestine ? Quel soutient avons nous apporté à nos frères et sœurs qui se font massacrer en Birmanie, en Centrafrique ? Ou juste tout près, avons nous réellement rendu visite à ces personnes qui n’ont personne et qui depuis des mois attendent la mort sur un lit d’hôpital ?
Abu Hurayra (que Dieu soit satisfait de lui) a rapporté que le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) a dit :
Dieu Tout-Puissant dira le Jour de la Résurrection : « Ô fils d’Adam ! Je suis tombé malade et tu ne m’as pas rendu visite ». Il dira : « Seigneur ! Comment serais-Tu malade pour que je Te rende visite alors que Tu es le Seigneur et Maître de l’univers ? » Dieu dira : « Ne savais-tu pas que Mon serviteur untel est tombé malade et tu ne lui as pas rendu visite ? Ne savais-tu pas que si tu lui avais rendu visite tu M’aurais trouvé auprès de lui ? » Ô fils d’Adam, Je t’ai demandé de la nourriture et tu ne M’as pas nourri.» Il dira : « Ô Seigneur ! Comment aurais je pu Te nourrir alors que Tu es le Seigneur et Maître de l’univers ? » Dieu dira : « Ne savais-tu pas que Mon serviteur Untel t’a demandé de la nourriture, et que tu ne l’as pas nourri ? Ne savais-tu pas que si tu l’avais nourri, tu aurais trouvé la récompense (d’en avoir fait autant avec Moi) ? » « Ô fils d’Adam, Je t’ai demandé de la boisson et tu ne M’as pas donné à boire. Il dira : « Ô Seigneur comment puis-je Te donner à boire quand Tu est le Seigneur des mondes ? » Il dira : « Mon serviteur Untel t’a demandé à boire, et que tu ne lui pas donné ? Si tu lui avais donné à boire, tu aurais sûrement trouvé la récompense (d’en avoir fait autant avec Moi).»
(Rapporté par Muslim)
Aujourd’hui et tous les jours, il faut nous souvenir, il faut aider, il faut donner
Nombreuses sont les associations d’aides aux victimes*, sachez que l’aumône ne fait qu’accroître les biens. Un sourire est une aumône, un repas partagé aussi.
Qui de nous pense-t-il vraiment aux syriens, palestiniens, birmaniens et toutes les autres victimes des guerres et massacres dans ses prières ? Qui d’entre nous ressent-il vraiment le cri de cette mère qui a perdu son fil au combat, ou de cette veuve avec des enfants en bas âge, ou encore de ce père à qui l’on a arraché ce qu’il chérissait le plus ? Aujourd’hui est un jour heureux. Donnez, partagez, de l’amour, des cadeaux, des sourires.
Mais n’oublions pas nos aimés partout dans le monde, victimes des guerres et injustices.
En ce jour de fête, nous ne vous oublions pas !
Bonne fête à tous,
Aid moubarak sa’id !
*AAVS : Association d’Aide aux Victimes en Syrie, récolte des dons pour acheminer du matériel médical en Syrie