Qu’il est agréable de constater qu’il n’y a pas que dans le secteur du commerce, comme nous avons écrit dernièrement, qu’on parle du ramadan. Ainsi, un kit gratuit d’information est proposé par la société pharmaceutique MSD (Merck & Co.) afin de connaître les conseils pratiques sur le jeûne du Ramadan et notamment pour les personnes diabétiques de type 2.
Le diabète de type 2
Il s’agit d’une pathologie qui se repère par une augmentation de la glycémie (taux de glucose sanguin). Le diabète de type 2 se nomme également diabète non-insulino-dépendant (DNID) et peut apparaître à n’importe quel âge. L’obésité et le surpoids sont des facteurs de risque du diabète de type 2. Pour aider au traitement et à la prévention de ce type de diabète, il est conseillé d’adopter un mode de vie sain (faire de l’exercice physique et limiter sa consommation de produits riches en graisses et en sucres par exemple). Le diagnostic du diabète de type 2 ne se fait en général que tardivement ou de manière aléatoire (lors d’une prise de sang), car dans le premier stade, ce diabète ne provoque aucun effet apparent sur l’état de santé général.
Selon les professionnels de santé
La plupart des patients diabétiques sont exemptés de jeûne. La décision de jeûner est une décision personnelle que chacun(e) doit aborder avec son médecin au moins 1 à 2 mois avant le début du Ramadan.
Ce kit d’information aide à comprendre les risques associés au jeûne pour les diabétiques et propose des conseils pour la discussion avec son médecin si on envisage de faire le jeûne. Aussi sont proposés des outils utiles qui aideront à gérer son diabète, notamment un tableau de suivi de la glycémie et un calendrier du Ramadan.
Qui sont les diabétiques de type 2 auxquels le jeûne est déconseillé ?
Le risque de complications liées au jeûne est très élevé chez les personnes diabétiques dans les cas suivants :
• Hypoglycémie sévère dans les 3 mois précédant le Ramadan
• Fréquents épisodes d’hypoglycémie
• Non-reconnaissance des épisodes d’hypoglycémie
• Contrôle insuffisant de la glycémie
• Maladie soudaine.
L’hypoglycémie et ses symptômes
Le jeûne du ramadan peut avoir une influence sur votre glycémie puisqu’on ne mange pas pendant la journée. L’hypoglycémie survient lorsque le taux de sucre dans le sang devient trop bas par rapport aux besoins de l’organisme. Associés à certains médicaments antidiabétiques, des délais importants entre les repas peuvent augmenter le risque d’hypoglycémie. Il est donc important de vérifier sa glycémie plus souvent au cours du jeûne. Le tableau de suivi de la glycémie inclus dans ce kit d’information permettra de noter cette information pour en parler avec son médecin.
Chez les diabétiques de type 2, les symptômes de l’hypoglycémie peuvent être légers à graves et inclure :
• Confusion
• Sensation vertigineuse
• Somnolence
• Battements cardiaques rapides.
Pourquoi la prévention de l’hypoglycémie est-elle importante ?
La prévention de l’hypoglycémie est importante car celle-ci peut avoir de graves conséquences médicales. En l’absence de traitement, l’hypoglycémie peut entraîner une perte de conscience, des convulsions ou des crises d’épilepsie, ce qui nécessite un traitement d’urgence.
Directives selon les savants musulmans
Les savants sont unanimes sur le fait qu’un malade n’est pas tenu de jeûner, puisqu’Allah Exalté soit-Il a dit : « Celui qui est malade ou qui voyage jeûnera ensuite un nombre de jours équivalent. Dieu veut la facilité pour vous, Il ne veut pas vous mettre dans la difficulté. » (Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 185).
Ainsi, en nous appuyant sur le Noble Coran et sur l’avis unanime des savants musulmans, un malade a le droit de ne pas jeûner pendant le mois de Ramadân. La question qui se pose est : quel type de maladie permet à un musulman de s’abstenir du jeûne ? Toute maladie que le jeûne peut aggraver ou en retarder la guérison permet au musulman de rompre son jeûne. De la même façon, lorsque le jeûne provoque chez le malade une importante douleur qui l’empêche d’accomplir son travail et de gagner sa vie, il a le droit de ne pas jeûner.
Une maladie est de 2 sortes :
• Une maladie temporaire, dont le patient espère guérir. Dans ce cas, le musulman n’a pas à verser d’aumône ou de rachat mais il doit rattraper les jours de jeûne qu’il a manqués. A ce sujet, Allah Exalté soit-Il a dit : « qu’il jeûne un nombre de jours équivalent ». Ainsi, s’il est dans l’incapacité de jeûner pendant un mois, il devra jeûner un mois ultérieurement. S’il est dans l’incapacité de jeûner pendant un certain nombre de jours, il devra rattraper le nombre exact de jours manqués, une fois qu’Allâh lui aura rendu la santé.
• Une maladie chronique dont on ne guérit pas, comme ici avec le diabéte. Ce type de maladie peut être déterminé à partir de l’expérience personnelle ou de l’avis d’un médecin. La législation islamique concernant les personnes âgées s’applique également aux personnes atteintes de maladies chroniques. Dans ce cas, le musulman doit payer un rachat qui consiste à nourrir un pauvre pour chaque jour manqué. Selon certains savants, tels Abû Hanîfah, il peut payer l’équivalent d’un repas pour un pauvre, un faible ou un nécessiteux.
Le diabète touche une part non négligeable de la population. Outre les traitements médicamenteux, il est conseillé de suivre une alimentation équilibrée et à faible indice glycémique. Pour le jeûne pendant le mois de Ramadan, ce qui prime avant tout est la parole d’Allah le Tout Puissant : « Celui qui est malade ou qui voyage jeûnera ensuite un nombre de jours équivalent. Dieu veut la facilité pour vous, Il ne veut pas vous mettre dans la difficulté. » (Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 185). Bon ramadan à tous, qu’ Allah Exalté soit-Il nous le facilite.
Source : islamophile.org et MSD