Il y a 100 ans, les accords Sykes-Picot étaient signés, traçant ainsi les frontières au Proche-Orient et créant les Etats que l’on connaît aujourd’hui dans la région.
Britanniques et Français se partagent la région
C’est l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne au cours de la Première Guerre mondiale, que Paris et Londres ont cloisonné. Par le biais de Mark Sykes et François Georges-Picot, les deux capitales négocient les territoires entre elles. Le but, comme l’indique le préambule de l’accord, est de « détacher les Arabes des Turcs en facilitant la création d’un Etat ou d’une confédération d’Etats arabes » . On se distribue alors les pays que l’on trouve de nos jours sous les noms : Liban, Syrie, Jordanie (ancienne Transjordanie), Irak, Turquie, les pays du Golfe dont l’Arabie Saoudite. L’Anatolie, actuellement province turque, est aussi concernée. L’Iran est elle gérée par un accord anglo-perse. Enfin la Palestine doit avoir un statut international et Lord Balfour a promis la création d’un foyer juif sur ce même territoire.
Les intérêts britanniques et français d’abord
Ainsi des Etats sont créés mettant à leur tête des chefs conciliant avec les intérêts britanniques et français bien que les populations leur soient hostiles. C’est par exemple le cas dans la future Turquie lorsque Mustapha Kemal appellera à la révolte. Quant au pétrole, il joue déjà un rôle important et chacun veut y avoir accès. Après avoir été révélés, ces accords ont été considérés comme des négociations secrètes entre des puissances coloniales souhaitant sculpter un Proche-Orient répondant à leurs propres intérêts. D’ailleurs, aujourd’hui, avec notamment la présence russe et iranienne en Syrie, les déclarations d’Erdogan sur des villes irakiennes qu’il considère comme éternellement liées à la Turquie ou encore les revendications kurdes, pour ne citer que ces problématiques, la carte du Proche-Orient subit de fortes tensions.
La situation géopolitique actuelle pourrait-elle un jour modifer les tracés décidés lors des accords Sykes-Picot ?