En 2014, Sameeha et son mari quittaient la Palestine et particulièrement la Bande de Gaza afin de rejoindre l’Australie. Un véritable parcours du combattant pour le couple nouvellement marié. En effet, le blocus israélien sur la Bande de Gaza transforme chaque voyage pour sortir de l’enclave quasiment impossible. Et y revenir est tout aussi compliqué. C’est pour cela que ces deux Palestiniens, jeunes parents, n’ont pas remis les pieds à Gaza depuis deux ans.
La fermeture des frontières la prive de sa famille
Sameeha a déjà passé quelques années en Angleterre dans le cadre de ses études. En 2014, ayant obtenu un visa pour l’Australie, cette amoureuse de littérature fait le choix de poursuivre son cursus scolaire à l’étranger. Pour voyager, elle et son mari ne peuvent pas passer par le terminal de Rafah qui est fermé. Alors, ils choisissent un itinéraire par Israël, puis la Jordanie avant de faire plusieurs escales en avion. En Australie, son parcours universitaire la mène vers un doctorat qui doit durer presque quatre ans. A l’été 2014, elle suit l’opération militaire israélienne de loin, sur Internet, à la télévision et accrochée au téléphone avec ses proches. Ne pas pouvoir être avec sa famille est difficile à vivre. « Je ne peux pas retourner à Gaza à cause de la fermeture des frontières par Israël. Elles ne sont ouvertes que quelques jours à chaque fois. Cela ne me permet pas de voyager en étant sûre de revenir en temps voulu. »
Son fils n’a jamais vu ses grands-parents
Si Sameeha devait aller en vacances dans la Bande de Gaza, elle n’aurait pas la certitude de revenir en Australie pour ses études. Son passage par le terminal d’Erez pourrait être rendu impossible, faute de documents pourtant présentés. Il lui faudrait avoir les permis de passage nécessaires. Et elle n’est pas non plus à l’abri d’une opération militaire qui fermerait la frontière avec Israël. Rappelons que la Bande de Gaza ne possède plus d’aéroport depuis qu’il a été détruit par les F16 israéliens, il y a presque dix ans. « L’année dernière, durant les vacances, toutes les personnes que je connais ont passé leurs congés en famille. Mon mari, mon fils et moi sommes restés en Australie. » Ils ont donc manqué des mariages de frères et de soeurs mais aussi des naissances. Leur fils n’a jamais vu ses grands-parents non plus. « La seule famille que mon fils connaît, ce sont nous : ses parents. On passe le Ramadan, les fêtes de l’aïd… à trois seulement. »
La diaspora palestinienne habite majoritairement dans les pays du Proche et Moyen Orient mais aussi dans les pays anglo-saxons sans oublier l’Amérique Latine. Et pour les ressortissants originaires de la Bande de Gaza, il est tout autant difficile d’envisager des vacances à Gaza. Sauf si le blocus venait à être levé par Israël.