On y est, le mois de Ramadhan est enfin arrivé et durant ce mois, les musulmans du monde entier s’ abstiendront de manger et de boire du lever au coucher du soleil par la Grâce d’Allah. Un mois que nous attendions tous et toutes. Néanmoins, cette année avec ces journées longues et éprouvantes pour l’organisme, voici quelques recommandations pour passer un bon mois béni par la Grâce d’Allah.
Manger très salé le soir
Chaque soir au moment du maghreb (coucher du soleil) et durant un mois, la rupture du jeûne est un moment des plus festifs sur tous les plans (spirituel, physiologique, familial, social…). C’est en suivant cette voie que nous accroîtrons nos chances de faire partie de ces jeûneurs au sujet desquels le Prophète Mohamed (paix et bénédictions soient sur lui) disait : « Pour le jeûneur, il y a 2 moments de joie : Le premier, c’est lorsqu’il met un terme à son jeûne; le second, c’est lorsqu’il rencontrera Son seigneur: Il se réjouira alors à cause de son jeûne. »
Ainsi c’est l’occasion de reprendre des forces après une journée sans boire ni manger. Il faut également préparer le lendemain. « Dans l’idéal, il faut manger très salé le soir, afin d’avoir soif en se levant le lendemain matin », explique le médecin nutritionniste à Cergy, docteur Debrus. En effet, « la déshydratation est un des principaux risques du ramadan. Si vous buvez beaucoup le soir, vous risquez de tout éliminer dans la nuit et de ne pas vous hydrater. En mangeant très salé, cela permet de tenir plus facilement jusqu’au soir suivant. »
Ne pas sauter le souhoûr
Le terme d’imsak (littéralement s’arrêter/s’abstenir) que l’on voit sur les calendriers, spécialement au moment du Ramadan, n’est en fait qu’une indication dont la seule et unique vocation est d’éviter que le jeûneur ne dépasse la limite autorisée, à savoir l’heure de la prière du subh (l’aube). Autrement dit, l’imsak est une marge de sécurité (de quelques minutes) qui permet à chacun(e) de ne pas étendre son souhoûr (repas matinal d’avant l’aube) jusqu’après l’heure légale (subh), ce qui invaliderait de fait son jeûne. On peut donc manger jusqu’à l’heure de la prière, et préférer ne pas s’arrêter à l’imsak, comme détaillé par Mouhammad Patel dans ses écrits.
La tentation est donc grande pour de nombreux fidèles de sauter ce repas de part son heure très matinale (4h30 environ selon les endroits) et de se contenter du dîner du soir. Grave erreur selon le docteur Debrus : « Il est important de faire 2 repas, notamment pour l’hydratation. Si vous ne faites qu’un repas, il devient difficile d’éliminer les déchets du corps. Qui sont encore plus nombreux qu’à l’ordinaire lorsqu’on jeûne. »
Aménager son temps de travail
Faire des pauses régulières, aménager son temps de travail (si c’est possible ! ), informer sa hiérarchie que l’on « fait le Ramadan » (chose pas très évidente et facile dans les pays « non musulmans » !) sont indispensables selon le docteur F. Billiaert, médecin généraliste dans le Nord, notamment « lorsque les journées sont particulièrement longues et chaudes comme en ce moment, c’est très compliqué, il faut faire attention. Il peut y avoir même du danger, si l’on est chauffeur de bus par exemple ». Pas d’alarmisme néanmoins, si tous les conseils sont suivis et que le Ramadan est fait dans les règles de l’art, « on peut très bien faire n’importe quel métier », rassure-t-elle ! Oui qu’on se le dise par la grâce d’Allah : « … Dieu veut la facilité pour vous, Il ne veut pas vous mettre dans la difficulté. » (Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 185)
Rompre son jeûne avec des sucres lents
Pendant la période de jeûne, le foie fabrique lui-même les sucres dont le corps a besoin. Ce processus, nommé néo-glycogénèse, produit de l’acétone. « Il est tout à fait normal de ressentir de violents maux de tête durant 2 jours, après cela va un peu mieux », précise le docteur F. Billiaert mais avec une mise en garde : « il ne faut pas casser la diète brutalement et se jeter sur les sucres rapides au coucher du soleil. Il y a un risque de malaise ou de somnolence. Il vaut mieux consommer des sucres lents, qui permettent aussi une réhydratation plus efficace. ». On peut citer les pommes de terre, le pain, les céréales, les légumes secs etc … comme exemple de sucres lents.
Ne pas « faire le Ramadan » si on est malade ou fragile
La femme enceinte et celle qui allaite sont assimilées au malade donc autorisées à ne pas jeûner le Ramadan. Et elles n’auront qu’à effecteur un jeûne de rattrapage; qu’elles se soient abstenues du jeûne par crainte pour leur propre santé ou pour celle de leurs enfants. À ce propos, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : «Certes, Allah a dispensé du jeûne la femme enceinte et celle qui allaite» » (rapporté par at-Tirmidhi (715) et par Ibn Madia (1667) et déclaré authentique par al-Albani dans Sahihi at-Tirmidhi (575).
Les personnes âgées ou malades/fragiles mais aussi en voyage sont dispensées de jeûne comme indiqué par la parole d’Allah le Tout Puissant : « Celui qui est malade ou qui voyage jeûnera ensuite un nombre de jours équivalent. Dieu veut la facilité pour vous, Il ne veut pas vous mettre dans la difficulté. » (Sourate 2, la Vache, Al-Baqarah, verset 185).
Tout ceci est transmis aussi par les professionnels de santé : « J’explique parfois à mes patients que le Coran interdit de se mettre en danger pour le ramadan », confirme le docteur F. Billiaert. Selon elle, quelques catégories de malades notamment ne doivent absolument pas respecter le ramadan. Ce sont les personnes atteintes de maladies chroniques telles que « les insuffisants rénaux, cardiaques et hépatiques. » Pour les autres personnes sous traitement, il est « souvent possible de réaménager la thérapeutique ». Prendre des médicaments n’est donc pas forcément incompatible avec le ramadan, à condition d’avoir anticipé et d’aménager les prises avec son médecin.
En espérant que ces quelques recommandations vous seront utiles, toute l’équipe de Katibîn vous renouvelle ses meilleurs voeux et vous souhaite un très bon Ramadan, que ce mois sacré vous apporte la santé, la joie et la prospérité. Qu’Allah l’Unique agrée notre jeûne, renforce notre foi et qu’Il fasse de nous et notre descendance de pieux musulmans. Une pensée donc particulière aux malades qui jeûnent (ou pas) et à tous ceux qui vont vivre le ramadan loin de leur famille.
Sources : muslimfr.com et l’Express
Crédit photo : Saveurs-orientales.cuisineblog.fr