Le livre « L’étoile jaune et le croissant » montre, remarquablement, que musulmans et juifs peuvent marcher main dans la main.
Point de départ
Sur les 23 000 Justes parmi les nations, beaucoup pensent qu’il n’y a aucun arabe et pas de musulman de France ou du Maghreb. C’est étonnant quant on connaît les liens qui ont uni les communautés musulmane et juive. Ces Justes, ce sont des gendarmes, des policiers ou de simples citoyens qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale.
Travail de fourmi
L’auteur, Mohammed Aïssaoui, a décidé de chercher : pendant plus de 2 ans, il a défriché des documents, suivi toutes les pistes possibles (de Paris à Oran en passant par Jérusalem), tenté de recueillir des témoignages, d’exhumer des archives. « Celui qui écoute le témoin devient témoin à son tour ».
Il a réussi à retrouver cette infirmière juive ou le père de Philippe Bouvard qui ont échappé à la déportation (suite à la rafle du Vel d’Hiv survenue les 16 et 17 juillet 1942) grâce au fondateur de la Grande Mosquée de Paris, Kaddour Bengharit. Cet homme a sauvé d’autres vies mais beaucoup ne le savent pas, ce n’est pas aussi étayé dans la presse que les commémorations en elles-mêmes chaque année.
Des anonymes ont également joué un rôle en fournissant aux juifs de faux certificats attestant qu’ils étaient de confession musulmane : ainsi la mère de Serge Klarsfeld a pu en bénéficier.
Et l’action du roi Mohammed V au Maroc durant l’occupation ne lui vaudrait-elle pas le titre de Juste?
Remarquable livre à découvrir, ou faire découvrir, à travers lequel des musulmans et juifs ont marché main dans la main contre la folie humaine de l’époque (mais cette folie n’a pas de limite de temps si l’on observe et s’indigne face à ce qui se passe actuellement non loin d’ici…).