Du berceau à la tombe, notre âme ou nafs passe par différentes étapes ou phases en fonction de ce qui nous entoure mais également dans notre relation à notre Créateur dans nos actes d’obéissance ou de désobéissance.
La création de l’âme est illustrée dans le Coran :
Sourate 91 (As-Shams) versets 6 à 9 : « Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée». « Et lui a inspiré son immoralité de même que sa piété ! ». « A réussi, certes, celui qui la purifie ». « Est perdu, certes, celui qui l’a corrompue ».
Le terme Nafs (pl. anfus ou nufus) possède comme signification terminologique : l’âme, la psyché, l’égo, moi, vie, personne, cœur ou esprit. Bien que certains savants aient classé le nafs à hauteur de sept stations, ils sont unanimes pour affirmer qu’Allah a décrit, dans le Coran, au moins trois principaux types de nafs. Ils sont classées par ordre, de la pire à la meilleure : nafs al-Ammara bissu’ (nafs instigateur du mal) nafs al-lawwama (nafs réprobateur) et nafs al-mutma`inna (nafs apaisé).
Le Nafs al-ammâra bissu’
Il se caractérise par le fait qu’il ne connaît aucune règle et ne veut connaître aucune règle. C’est une âme paresseuse, cherchant par tous les prétextes à ne pas assumer ses responsabilités. Il ne voit pas Allah le Très-Haut dans son horizon, ne Le comprend pas. La personne se plaint tout le temps ou se rebelle et ne voit que ses difficultés. Lorsqu’Allah lui accorde un bienfait, cette âme n’est pas reconnaissante et s’enfle d’orgueil. Elle n’accepte pas le conseil. Cette âme est le nafs qui mène au châtiment. Par sa nature même, elle oriente vers toute action blâmable et nul ne peut se débarrasser de son mal sans le secours d’Allah.
Le passage de l’âme instigatrice du mal à l’âme qui blâme ne peut se réaliser que par une totale remise en question, par l’homme et son rapport à lui-même, choisir le bien ou le mal. Se maîtriser ou se laisser aller à ses passions constitue un choix quotidien entre le bien et le mal. Il est nécessaire de réaliser une analyse intérieure et une prise de conscience, lutter contre ses passions et reprendre le pouvoir.
Le Nafs al-lawwama
C’est une âme qui se blâme, qui regrette et qui se torture. Cette nafs est consciente de ses propres imperfections. Le croyant se blâme constamment et dit des choses comme « Est-ce que je veux cela ? Pourquoi ai-je fait cela ? Est-ce mieux que cela ? » . Ressentir ce sentiment est un bienfait d’Allah (ni’ma). L’âme trébuche mais elle se rappelle de la présence d’Allah. C’est un cœur vivant et sensible qui reconnaît le mal et le sent. Elle dispose en quelque sorte d’un système d’alarme qui lui permet d’analyser la situation. Enfin, c’est une âme qui accepte positivement le conseil.
Le Nafs al-mutma`inna
C’est une âme apaisée et sereine, qui se plait à faire le bien. Elle est en phase avec sa relation avec Allah le Très-Haut. Son cœur est sensible au rappel d’Allah.
Les maladies de l’âme
Chercher le secours des créatures, alors qu’elles sont incapables de la délivrer de ses malheurs. Espérer un profit de quelqu’un qui est incapable de le lui accorder, et de s’inquiéter de sa subsistance (rizq) alors qu’Allah la garantit.
Ne jamais accepter la vérité, la soumission étant contraire à la nature de son caractère. Cela résulte principalement de sa faiblesse à résister aux passions et aux désirs.
Demander à Allah de la guider dans ses actions ; mais la personne ensuite s’indigne de ce qu’Il a choisi pour elle.
Le Sheikh Abû Abd al-Rahmân al-Sulami à dit : « J’ai décrit certaines maladies de l’âme que l’intelligent sondera. Seul guérira celui qu’Allah consolidera par Son assistance et Sa bonne direction. Allah le Très haut l’a qualifié « d’instigatrice du mal ». Qu’Allah le Très Haut nous accorde de suivre le droit chemin et qu’Il fasse disparaître de nous les causes de la négligence et de l’inattention et qu’Il nous garde sous Sa tutelle et Sa protection, Son Immunité et Sa Sollicitude. Qu’Allah prodigue bénédictions et paix à notre Prophète Mohammed ainsi qu’à sa famille et ses compagnons et qu’Il les honore les glorifie, les magnifie, les bénisse et les comble jusqu’au Jour du Jugement. Louange à Allah Roi des Mondes ».
Trois versets coraniques décrivent l’âme humaine :
Nafs instigateur du mal (al-ammâra bissu’) Sourate 12 (Yusuf) verset 53 : « je ne m’innocente pas, car l’âme est très instigatrice du mal » .
Nafs qui blâme (al-lawwama) Sourate 75 (Al-Qiyâmah) verset 2 : « Je jure par l’âme qui ne cesse de se blâmer » .
Nafs apaisé (al-mutma’inna) Sourate 89 (Al-Fajr) verset 28 : « Ô toi, âme apaisée ». « Retourne vers Ton Seigneur, satisfaite et agréée » .